Mali: incidents au siège de la commission électorale après la destitution de son président

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Au moins quatre personnes légèrement blessées hier mardi à Bamako lors d’une bousculade au siège de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Cela au lendemain de la destitution contestée du président de cette institution chargée de veiller au bon déroulement des élections au Mali, a constaté un correspondant de l’AFP.

« Le Président destitué de la Céni voulait tenir une conférence de presse. Et nous voulions participer à cette conférence. Il y a eu refus, il y a eu cohue, et il y a eu des blessés, dont moi ». A déclaré à l’AFP un membre de la Céni, Sanogo Issiaka, touché par des éclats de verre. Les autres blessés sont des membres du service d’ordre, selon le correspondant de l’AFP.

Lundi soir, une réunion plénière de la Céni avait décidé le « retrait des responsabilités de Président à M. Amadou Bâ et de premier questeur à M. Beffon Cissé » pour « violation du principe de bonne conduite de la Céni ».

Indiscipline budgétaire

Dans son communiqué, signé par le 2e vice-président, Moktar Mariko, l’institution faisait état d’un rapport pointant des « manquements, errements, ainsi que des indisciplines » dans l’exécution du budget de l’année en cours, marquée par l’élection présidentielle fin juillet et début d’août, remportée par le président sortant Ibrahim Boubacar Keïta.

« Nous reprochons aux deux une indiscipline budgétaire. Il n’est pas normal que l’argent destiné à payer le salaire des travailleurs puisse servir à autre chose », a déclaré à l’AFP, M. Mariko, chef de file des frondeurs, en ajoutant qu’à ses yeux, la Céni « en l’état actuel ne marche plus ».

Réfutant ces critiques, Beffon Cissé a affirmé que lui et le président restaient à leurs postes parce que la décision prise par « les frondeurs est illégale ».

« Notre règlement intérieur stipule que pour convoquer une réunion extraordinaire, il faut les 2/3 des 15 membres du bureau de la Céni. Or, les deux-tiers n’étaient pas présents », a expliqué M. Beffon.

« Nous avions de l’argent et il fallait acheter des véhicules, ce que nous avons fait. Le ministère des Finances devait rembourser cette somme pour nous permettre de régulariser les choses. Il ne l’a pas fait. Voilà », a ajouté M. Beffon.

Source: AFP

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