Au Mali, le boycott des assises nationales de la refondation annoncé par une partie de la classe politique et les groupes armés signataires de l’accord aurait eu moins d’impact sur la phase communale. La commission d’organisation exprime sa satisfaction et enregistre la participation de 649 sur les 745 communes que compte le Mali.
Sur les antennes de la chaîne nationale de l’ORTM1, le président de la commission d’organisation des ANR, Hachim Koumaré, a annoncé le bon déroulement de la phase communale des assises sans incident. Il a d’ailleurs exprimé la satisfaction de la commission d’organisation en déclarant que « Sur les 745 communes, les assises nationales de la refondation se sont déroulées dans 649 communes, soit un taux de couverture de 87% du pays ».
Approximativement aux chiffres fournis par la commission d’organisation, Aboubacar Sidick Fomba, membre du conseil national de transition, a donné plus de détails sur cette phase des ANR. Selon lui, 208 partis politiques sur les 230 ont participé aux assises, soit un taux de 90%. A ces chiffres, il a annoncé que 98% des associations et des organisations de la société civile, soit 41 180 associations sur les 41 280. Et concernant les organisations confessionnelles, ce membre de l’organe législatif de la transition soutient que 719 sur les 720 associations de confessions religieuses ont également pris part aux concertations sur le processus de la refondation du pays.
La réussite de cette première phase des assises nationales de la refondation, pourtant boycottés par une partie de la classe politique et les groupes armés signataires de l’accord, s’avère comme une première victoire pour le gouvernement de la transition. Et ce succès, selon certaines analystes, pourrait par les différents reports que le gouvernement a mis à profit pour obtenir l’adhésion de plusieurs forces vives hostile à ces assises, notamment au sein de la classe politique. Egalement, le gouvernement a largement bénéficié du soutien de la plupart des grandes chefferies du pays qui ont exprimé leur adhésion grâce au Premier ministre et le Président de la Transition.
Par contre, le mot d’ordre de boycott prôné par le cadre d’échange des partis et regroupements politiques et les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issus du processus d’Alger qui ont appelé au boycott sont moins représentés à l’intérieur du pays, voire souvent absent. Le RPM qui bénéficie d’une représentativité nationale aurait été désavouée par la base. Par exemple, dans la plupart des régions du sud, le mot d’ordre du boycott des dirigeants des tisserands n’aurait pas été suivi. A Ségou, le Maire RPM a présidé les travaux et à Dioila, l’honorable Mamadou Diarrassouba , très influent, a appelé à participer aux assises.
C’est surtout dans les régions de Kidal et Ménaka, contrôlées par les groupes armés signataires, que les assises ont été largement rejetées. Contrairement aux motifs avancés par le cadre d’échange pour boycotter les assises, le cadre stratégique permanent évoque les raisons de manque de représentativité de ses membres dans la commission d’organisation.
Les premières recommandations
Les recommandations formulées par plusieurs communes de la région de Ségou et de Kayes sont, pour l’instant, relatives à la prorogation de la période de transition jusqu’à l’instauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, la tenue des élections dans un climat de sécurité, la révision de la constitution du 25 février 1992. Egalement, elles demandent l’instauration d’un régime présidentiel, le maintien de la laïcité du pays, la suppression de la haute cour de justice pour confier ses missions à la Cour suprême, la réduction du pouvoir de la Cour Constitutionnelle, la proclamation des résultats des élections par l’organe unique aux élections. La lutte contre la corruption, la redéfinition des critères du découpage territorial, la sécurité, l’école sont autant de sujet sur lesquels les participants aux assises s’y sont prononcés.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net