Mali : la loi sur la création de la police territoriale retirée à l’ordre du jour du CNT

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Sous la pression de la population, le projet de loi, portant création de la police territoriale, a été finalement retiré de l’ordre du jour de la session extraordinaire de l’organe législatif  de la transition au Mali.

Pour la seconde fois en l’espace de deux ans, le texte, portant création de la police territoriale, a été mis de côté par les membres du Conseil national de la transition. Ce texte a été proposé, pour la première fois en mai 2021, par le premier gouvernement de la transition dirigé par Moctar Ouane. Puis, très vite, il a été retiré à la suite de plusieurs réactions au sein de l’opinion nationale pour qui, la création d’une police territoriale porte en «  germe » la partition du pays. Un an après, le revoilà subissant le même sort. Le projet ne jouit toujours pas des faveurs des organisations de la société civile encore moins les autorités de la transition de préjugés favorables sur la question. Le texte a donc été retiré, sous pression de la rue, de l’ordre du jour de la session extraordinaire en cours du CNT. 

Dès l’annonce du dépôt de ce projet de texte de création de la police territoriale, les réactions ont commencé à fuser dans la presse et sur les réseaux sociaux. Mieux, le projet ne semble non plus pas bénéficier pour l’instant d’un large soutien au sein même du Conseil national de la transition. « Les membres du CNT ne sont pas là pour voter aveuglément tous les projets de loi qu’on leur propose. Nous n’accepterons aucune faille en faisant du suivisme », s’insurge Aboubacar Sidiki Fomba, membre du CNT et farouche opposant à ce projet de texte. 

Dans le même registre, Adama Ben Diarra, également membre du CNT et porte-parole du ‘’Mouvement Yerewolo debout sur les remparts’’, rejette le texte et estime qu’il est une disposition de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ce proche des militaires de Kati prévient que tout projet de loi privilégiant « un esprit de partition du pays sera rejeté ». En dehors du CNT, des anciens ministres  reprochent à ce texte de contenir des menaces pour l’intégrité territoriale au Mali.  

La mise en place  d’une  Police territoriale est  prévue au chapitre du redéploiement des forces armées et de sécurité de l’accord d’Alger. Cette disposition prévoit que « dans les 12 mois suivant la signature de l’Accord, une loi créant et définissant les compétences de la nouvelle police territoriale sera adoptée. Elle précisera également les relations de la police territoriale avec les autres structures de sécurité, sa composition et les modalités de recrutement, la formation, ainsi que le rattachement hiérarchique et les modalités de commandement et de contrôle ». Mais, force est  de constater que sept ans après la signature de l’accord, cette police territoriale peine à voir le jour à cause de l’hostilité de beaucoup de maliens à sa création. 

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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