Organe législatif, le Conseil national de la Transition (CNT) connaît des difficultés dans sa formation. Le Décret du président Bah N’Daw, du 09 novembre dernier sur la composition du CNT a été catégoriquement rejeté par une grande partie de la classe politique, et même une partie de la société civile.
« Une transition dirigée par un civil pour un délai de 18 mois ». Cette exigence de la Cédéao a été plus ou moins respectée par la junte de Kati avec la nomination d’un militaire à la retraite comme président de la transition au Mali, en la personne du Colonel Major Bah N’Daw. Dans la foulée, Assimi Goita, le chef de la junte crée un poste de Vice-président avec un droit de regard sur les actions du président, officiellement seulement sur les questions de défense et de sécurité.
La formation d’un gouvernement de 25 membres, le 05 octobre 2020, sans le M5- RFP, et par un Premier ministre, non issu des rangs de ce mouvement à l’origine des contestations ayant conduit à la chute du régime IBK, est perçue comme une volonté des militaires de mettre la main sur une transition dite « civile ». Aujourd’hui, la mise en place du Conseil National de Transition fait encore grincer les dents.
Dans son décret sur la composition du CNT, le président de la transition octroie le plus grand nombre de postes à l’armée, soit vingt-deux (22) contre seulement 08 postes pour les membres du M5-RFP. Pis, la tête de cet organe législatif, éminemment politique par essence, risque de revenir à un militaire, le numéro 2 de la junte de Kati, en l’occurrence le Colonel Malick Diaw.
C’est dire que les trois organes décisionnels de la transition seront dans les mains de la junte militaire.
Le principe de base de la démocratie ne veut-il pas que le législatif contrôle l’action du gouvernement ? Dans cet environnement “colonelisé” la séparation des pouvoirs n’est qu’un leurre. Le serment de protéger la Constitution est vite oublié.
Mamadou TOGOLA
Source : Maliweb.net