Après la Centrafrique, les mercenaires russes du groupe Wagner pourront bientôt être déployés au Mali pour la formation des forces armées de défense et de sécurité. En tout cas, c’est ce que l’agence de presse Britannique ‘’Reuters’’ révèle dans un article mis en ligne hier.
Reuters évoque environ sept sources diplomatiques et sécuritaires qui auraient révélé qu’un accord imminent a été trouvé entre les autorités de la transition malienne et la société privée militaire russe Wagner afin de déployer dans les prochains jours des mercenaires russophones pour la formation de l’armée malienne. Reuters chiffre le nombre des militaires du groupe Wagner à plus de 1000 mercenaires dont l’arrivée ne saurait tarder.
En plus de la formation, l’agence de presse Britannique annonce que comme en Centrafrique, les mercenaires du groupe Wagner seraient également chargés d’assurer la protection des autorités. Et l’article de Reuters de poursuivre en évoquant toujours quatre sources qui précisent que « le groupe de sécurité Wagner, toucherait 6 milliard de francs CFA par mois pour ce travail de formation, soit moins de 10 millions d’euros ». Le groupe Wagner est dirigé par Yevgeny Prigozhin, un proche du Président russe Vladimir Poutine. Les mercenaires du groupe opèrent déjà en Centrafrique à la demande du Président Faustin Archange Touadéra.
Dans cet article, Reuters soutient que cet accord entre le gouvernement malien et le groupe de sécurité privé Wagner ne sera pas du goût de la France. Il explique, à cet effet, que des efforts diplomatiques destinés à empêcher le Mali d’activer cet accord avec groupe Wagner seraient déjà entamés par les autorités françaises.
Paris, selon toujours Reuters, aurait même entamé des démarches en direction de certains partenaires occidentaux, notamment les Etats Unis, afin de convaincre le conseil militaire malien de renoncer à cet accord. Des diplomates seraient même déjà dépêchés à Moscou et à Bamako pour des négociations, selon Reuters.
Bien que les autorités françaises aient critiqué l’intervention des mercenaires du groupe Wagner en Centrafrique, l’article de Reuters affirme que « le ministère français des affaires étrangères n’a pas voulu commenter cette information ». Encore moins Bamako et le Kremlin n’ont confirmé la signature éventuelle d’un tel accord. Mais, une chose est sûre, le ministre de la Défense du gouvernement de la transition, le colonel Sadio Camara, a multiplié les rencontres avec l’ambassadeur de la Russie à Bamako, voire un déplacement à Moscou, dans le cadre de la coopération militaire entre les deux pays.
L’armée française est engagée au Mali et dans le reste du Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Près d’une décennie après cet engagement militaire, les forces françaises et leurs alliés peinent à booster l’hydre du terrorisme hors des frontières malienne. Une situation qui agace une partie de la société civile malienne que demande le départ des troupes françaises. En contrepartie, elle sollicite l’intervention de l’armée Russe.
Des manifestations ont été organisées plusieurs fois à Bamako, suivies des signatures des pétitions pour exiger le départ de la force Barkhane et solliciter le soutien de la Russie. Cette pression a obligé le Président Emmanuel Macron à annoncer la fin de l’opération Barkhane, la réduction du nombre des militaires français et la reconstitution de la force Takusba avec d’autres partenaires européens.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net