Mali : Le M5-RFP prévoit un meeting de recueillement ce vendredi à Bamako

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Le mouvement M5, né début juin et composé d’une partie de la société civile, de l’opposition politique et de religieux, a organisé sa troisième manifestation ce vendredi 10 juillet pour réclamer la démission du chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta REUTERS/Matthiew Rosier
Le mouvement M5, né début juin et composé d’une partie de la société civile, de l’opposition politique et de religieux, a organisé sa troisième manifestation ce vendredi 10 juillet pour réclamer la démission du chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta REUTERS/Matthiew Rosier

La place de l’indépendance de Bamako, devenu l’épicentre des contestations contre le pouvoir du président IBK, sera à nouveau occupé, ce vendredi,  par les membres du M5-RFP  qui, lors d’une conférence de presse tenue,   ont rejeté la responsabilité des scènes de tueries, des pillages des biens publics et privés en annonçant  un meeting de recueillement à la mémoire de leurs militants tués.

Certains jeunes munis des lances –pierre prêts à en découdre avec les forces  de l’ordre,  une cour pleine à craquer de militants  et des slogans hostiles au Président de la République.  Tel est  le premier constat qu’on pouvait faire, hier soir, au siège de la CMAS, lieu de rencontre des contestataires du régime du Président IBK.  Au présidium,  les responsables du M5-RFP étaient   au complet : les anciens ministres Modibo Sidibé, Me Mountaga Tall, Choguel Kokla Maïga, Me Mohamed Aly Bathily , l’ancien président du conseil national de la jeunesse, Mohomed Salia Touré et d’autres.

Après quelques jours de tensions marqués par des  tueries, les arrestations arbitraires, les scènes de pillages des bâtiments officiels et des privés, le Mouvement du 5 juin se défend et rejette la responsabilité en l’adossant  au Président de la République, qu’il  accuse d’avoir  « violé la charte des partis politiques et les droits les plus élémentaires ». Ce,  en détournant illégalement les FORSAT de leurs missions  et en déguisant les milices qui ont infiltré les forces régulières pour  pourchasser et arrêter les citoyens pacifiques.

« La force spéciale antiterroriste et les éléments de répression ont entrepris des opérations  commandos avec des consignes clairs : réprimer et tuer  pour étouffer les revendications populaires exigeant la démission d’IBK », indique le M5-RFP dans un communiqué lu devant la presse. Et d’enfoncer le clou  en reprochant  au Chef de l’Etat d’avoir toujours délibérément choisi la violence avec son cortège de morts, de blessés et des arrestations arbitraires  en lieu et place du dialogue  et de la recherche  d’une solution politique à la crise. Ainsi, le M5-RFP dit  prendre  en témoin le peuple Malien , les organisations de défense des droits de l’Hommes et la communauté internationale sur  la responsabilité pleine et entière du régime du Président IBK sur les tueries, les blessures corporelles contre les manifestants à mains nues.  « Nous demandons l’ouverture d’une commission d’enquête indépendante  internationale afin de situer les responsabilités des massacres et des exactions »,  insiste-t-il.

Les mots des responsables du M5 sont durs contre le régime  au lendemain des événements macabres : «  Le Président IBK  prétend répondre favorablement aux revendications populaires  réclamant sa démission pure et simple  en abrogeant  le décret nommant les membres de la Cour constitutionnelle, en laissant la crise de la légitimité de l’Assemblée nationale créée par cette Cour. »

« Les membres du M5 de rejeter l’idée d’une crise poste-électorale que le Chef de l’Etat prétend mettre en avant alors que la crise actuelle est  un problème de gouvernance mettant en jeu la survie du pays », indique le M5-RFP qui  annonce un meeting de recueillement ce vendredi  à la mémoire des victimes des affrontements du weekend.  Toujours est-il  que ce mouvement lance un appel aux militants de Bamako, de l’intérieur du pays et de la diaspora  à poursuivre la lutte  jusqu’à l’atteinte de l’objectif  dans le respect strict des dix commandements  « de la désobéissance civile ».

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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