Mali: Le mouvement de contestation contre IBK intimé à manifester le 4 juin

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Le mouvement M5, né début juin et composé d’une partie de la société civile, de l’opposition politique et de religieux, a organisé sa troisième manifestation ce vendredi 10 juillet pour réclamer la démission du chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta REUTERS/Matthiew Rosier
Le mouvement M5, né début juin et composé d’une partie de la société civile, de l’opposition politique et de religieux, a organisé sa troisième manifestation ce vendredi 10 juillet pour réclamer la démission du chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta REUTERS/Matthiew Rosier

Le collectif ayant animé en 2020 la contestation qui devait déboucher sur le renversement du pouvoir civil du président malien Ibrahim Boubacar Keïta a appelé jeudi à manifester le 4 juin, dans une nouvelle période d’incertitude politique. Cependant, le principal parti composant le Mouvement du 5-Juin s’est dissocié de cet appel, jetant le doute sur l’ampleur de la manifestation.Le M5 lance cet appel alors que le Mali est sans gouvernement.

Les crispations politiques vont de pair avec une mobilisation sociale à l’appel de la principale organisation syndicale, qui a lancé lundi une grève de quatre jours et a brandi la menace d’un mouvement illimité. Confronté à une contestation grandissante, le Premier ministre Moctar Ouane a présenté la démission de son gouvernement la semaine passée, pour être immédiatement reconduit par le président de transition Bah Ndaw qui l’a chargé de former un gouvernement d’ouverture.M. Ouane a indiqué sur les réseaux sociaux mercredi soir avoir achevé ses consultations avec “la classe politique et les forces vives”.

Son message ne dit rien des militaires, qui occupaient les postes clés du gouvernement démissionnaire. La place qui leur sera faite est la grande inconnue. Ce sont les militaires qui, après des mois de contestation orchestrée par le Mouvement du 5-Juin, avaient renversé M. Keïta, dit “IBK”, le 18 août. Ils ont installé des autorités de transition qu’ils continuent de dominer, tout en s’engageant à rendre le pouvoir à des civils élus sous 18 mois.

Le M5, entre-temps affaibli, avait été tenu à l’écart de la mise en place des institutions de transition. Il a initialement exprimé son refus de participer au futur gouvernement. Il réclame à présent des “garanties”, mais demeure divisé.

L’Union pour la république et la démocratie(URD), principal parti de la coalition, s’est dite prête à participer au gouvernement.Le retour de France du président Ndaw, jeudi, était attendu comme susceptible de faire progresser la formation du gouvernement.

L’appel à manifester le 4 juin a suscité des interrogations sur une volonté du M5 de faire monter la pression. Ibrahima Ikassa Maïga, un des responsables, a assuré à l’AFP qu’il s’agissait de “commémorer” la contestation d’il y a un an et de prier pour ceux qui avaient été tués dans le mouvement.

Cependant, Moussa Sey Diallo, un responsable de l’URD, a indiqué à l’AFP que son parti n’y participerait pas. “Nous avons été sollicités pour participer à un gouvernement, nous ne nous associerons à aucune manoeuvre allant contre l’apaisement social, nous n’allons participer à aucune manifestation pour le moment”, a-t-il dit.

Source : AFP

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