Mali : Le sentiment anti-français refait surface un an après le sommet de Pau

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Mise en place de l’opération fin mars, dans la région d’Hombori
Mise en place de l’opération fin mars, dans la région d’Hombori

Un an après le sommet de Pau, le sentiment anti-français refait surface au Mali.  Un meeting est prévu ce mercredi  20  janvier à Bamako  pour exiger le départ des troupes françaises que  les organisateurs de cette manifestation qualifient de troupes d’occupation.

Le sommet de Pau, qui a réuni Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel il y a un an pour la relance  de la nouvelle coalition antiterroristes dans le Sahel, ne semble pas entamer au Mali la détermination de ceux qui demandaient le départ des troupes françaises.

Ce 20 janvier 2021, date anniversaire de la création  de l’armée malienne par le père fondateur de l’indépendance, Modibo Keïta, plusieurs mouvements politiques et associations hostiles à la présence de l’armée française promettent de battre le pavé à Bamako pour exiger le départ de ces troupes étrangères.  Le débat  sur la présence de ces troupes est au cœur de tous les débats, enflamme les réseaux sociaux et continue de diviser les Maliens.

Les opposants  continuent  de manifester  leur mécontentement dans un climat de défiance vis-à-vis des forces françaises.  Ils reprochent à l’armée française, après 7 ans de présence militaire aux côtés de l’armée malienne, d’avoir réalisé moins de résultats et en échouant à bouter hors des frontières maliennes les groupes terroristes qui  continuent à régner en maître absolu dans plusieurs parties du pays.

« Le bilan de l’intervention de la France  au Mali est catastrophique. Les français mêmes reconnaissent cela. Nos problèmes sont venus du palais de l’Elysée depuis  novembre 2011 sous le Président Nicolas Sarkozy. Nous allons nous battre pour le départ des troupes  du Mali », affirme Adama Ben Diarra alias Ben le Cerveau, l’un des leaders des organisateurs du meeting  contre la présence française. Les antifrançais sont convaincus que le problème  de l’insécurité dans le Sahel est une fabrication des autorités françaises qui ont soutenu, selon eux,  l’intervention de l’OTAN en 2011 en Libye, laquelle a abouti à l’assassinat du colonel Mouhamar Kaddafi.

Certaines personnes ont une analyse différente.  Elles estiment que  le sentiment antifrançais est accentué par le sentiment de lassitude  chez de nombreux maliens qui pensent que les forces françaises sont incapables de résoudre le problème de terrorisme.

Les populations qui vivent dans les zones en conflit s’interrogent sur l’efficacité de la présence des troupes françaises. De quoi justifier la demande des participants au dialogue national inclusif qui ont recommandé de « négocier avec les groupes terroristes » pour endiguer  le bain de sang  que le pays ne cesse d’enregistrer.

Malgré la réticence des autorités françaises à cette éventuelle négociation avec  certains chefs impliqués dans les crimes de sang très graves, les autorités de la transition au Mali  continuent à privilégier la carte de la négociation arguant que c’est une émanation du Peuple. Mais, elles restent opposées  au départ des troupes françaises. « Le conseil national de transition  réaffirme le soutien et la disponibilité de son institution  à toutes forces étrangères qui œuvrent inlassablement aux côtés des forces armées maliennes dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », déclare le président du CNT, Malick Diaw, dans un communiqué adressé à certains membres de l’organe législatif de la transition qui demandent le départ de l’armée française.

Siaka DIAMOUTENE

Source : Maliweb.net

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