L’échec de l’armée américaine à imposer une démocratie à l’occidentale en Afghanistan face à la puissance de feu des Talibans semble inspirer le chef touareg du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, Iyad Ag Ghali, qui a exhorté, dans un message audio, ses troupes à poursuivre la lutte pour instaurer la charia au Mali.
La décision du Président Joe Biden de retirer l’armée américaine après 20 ans d’intervention militaire a donné de l’espoir aux chefs des groupes partisans de la loi islamique qui sévissent dans le Sahel. Un message audio récemment diffusé en témoigne l’enthousiasme du chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, Iyad Ag Ghali. Ce dernier, à la tête de la principale branche armée djihadiste dans le nord du Mali, s’en est à nouveau pris à la France en indiquant la fin de l’opération Barkhane constitue un grand espoir à poursuivre la lutte.
Outre la France, il s’adresse directement aux chefs et aux notables des tribus et les mouvements armés du nord qu’il a appelé à soutenir la religion de Dieu et à renoncer aux accords laïcs qui, selon lui, ne servent pas la loi de Dieu. « A tous les fronts et les principaux mouvements Touareg n’est-il pas temps que vous renier la démocratie et ses accords et reconnaître que tout cela ne libère pas le pays. La libération est à travers le Jihad », appelle ce chef Djihadiste dans ce message audio largement relayé par d’autres médias.
La nouvelle donne dans la lutte contre le terrorisme au Mali avec l’annonce du retrait de l’armée française par le Président, Emmanuel Macron, profite bien à l’ancien consul du Mali à Djedah devenu ennemi public numéro 1. Iyad Ag Ghali voit ce changement de rapport de force sur terrain est une aubaine qu’il faut saisir pour tenir un discours de mobilisation. Il explique que son camp est en train de l’emporter sur le terrain à cause du départ des Français. Et pour cela, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, Iyad Ag Ghali, dresse un parallélisme avec la situation en cours en Afghanistan entre les Talibans et l’armée américaine et celle de l’armée française. Au même titre que les américains se retirent après 20 ans de présence sans atteindre leurs objectifs, les Français se retirent au Mali sans mettre fin de l’hydre du terrorisme.
La présence des forces étrangères en Afghanistan comme au Mali n’a jamais empêché les terroristes à commettre les attentats, à imposer leur loi dans certaines localités du pays comme la pratique de la Charia. « Notre heure est venue », exhorte le chef Djihdiste. Ce, en comparaison à la situation afghane, où le retrait des Américains a suffi quelques semaines pour voir les grandes villes jusqu’à la capitale tomber jour après jour sous le contrôle des talibans. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans que Iyad Ag Ghali dirige comme les talibans sont toutes des branches armées opposées au modèle de la démocratie occidentale. Pour Iyad Ag Ghali, le modèle démocratie importé n’est pas conforme à la charia qu’il voudrait s’appliquer à l’ensemble du territoire malien.
Cette victoire des talibans qui inspire le chef djihadiste suscite déjà des interrogations sur le plan national à cause de la similarité entre les deux pays. Autant que l’armée afghane défaite était réputée corrompue avec des effectifs fictifs autant celle du Mali ne manque pas de reproche. Cette dernière, traîne dernière elle des scandales de détournements des deniers publics indiqué à l’achat des équipements militaires et des avions de combats. Des pratiques qui ont contribué à mettre à terre l’armée afghane malgré les soutiens colossaux qu’elle a bénéficié de l’occident. De quoi interpeller les autorités maliennes, voire les pays du Sahel qui au-delà des clivages politiques doivent anticiper en faisant la lutte contre le terrorisme la priorité des priorités pour éviter que ce vaste territoire ne tombe dans les mains des ennemis.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net