Le mouvement de contestation veut relancer ses actions de désobéissance civile. Depuis la fête de Tabaski et la visite des cinq chefs d’État de la Cédéao le 23 juillet, le M5 avait décidé d’une trêve, qui a pris fin lundi. Mais aujourd’hui, les leaders du M5 réussiront-t-il à remobiliser ? Parmi eux, le populaire imam Mahmoud Dicko.
Face à ses pairs de la Cédéao lundi dernier, le président IBK n’a pas mâché ses mots envers son adversaire. Il évoque « l’arrogance de Mahmoud Dicko » et décrit le « projet » de l’imam : « Une transition ouvrant ainsi la promesse au Mali d’un État islamique », selon les propos du chef de l’État.
Autorité morale de la contestation, qui reste encore aujourd’hui incontournable, l’imam Dicko est aussi une figure controversée. Déjà en juin, le président de l’Assemblée nationale Moussa Timbiné, un proche de la famille présidentielle, accusait certains manifestants d’être « avec les jihadistes ». Depuis, sur les réseaux sociaux, des internautes s’inquiètent que l’imam soit l’autorité morale du mouvement et certains vont jusqu’à s’interroger sur les liens entre cette figure de proue de la contestation et les groupes au nord et dans le centre du pays.
« C’est une campagne d’intoxication contre l’imam Dicko, un discours développé pour les ambassadeurs et la communauté internationale », réagit un membre du M5. Mais aujourd’hui, il s’agit bien pour les contestataires de resserrer les rangs en interne et face à l’opinion. « Il y a un jeu qui se joue sur le long terme, une stratégie d’essoufflement du mouvement mise en place par les partisans du pouvoir », conclut le sociologue Bréma Ely Dicko.
Source : Rfi