Le Centre Carter, Observateur Indépendant de l’Accord de Paix de 2015 au Mali, a rendu public, le 23 août dernier, son 9e rapport sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Le document de 19 pages met en lumière plusieurs points de désaccord entre les parties signataires.
« Plusieurs étapes dans la bonne direction » note l’Observateur qui salue un dialogue positif entre les parties. Selon le rapport, entre janvier et juillet 2021, des efforts ont été déployés par les parties signataires pour relancer la mise en œuvre de l’Accord. Cependant, des «résultats modestes » ont été obtenus à cause en particulier de deux événements : l’assassinat le 13 avril de Sidi Brahim Ould Sidat, président de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et le nouveau coup d’État le 24 mai.
En plus de ces évènements qui ont rappelé la fragilité du processus, l’Observateur estime que « la méfiance croissante de la population à l’égard de l’Accord est également préoccupante ». Cette méfiance, explique le rapport, menace la réussite de la mise en œuvre de l’Accord. Pour lutter contre ce climat de méfiance, l’observateur conseille aux parties de « respecter leur engagement », et accroître l’inclusivité et la transparence tout au long du processus.
La tenue de réunions du Comité de suivi en dehors de Bamako et l’intégration des femmes dans le travail du Comité de suivi ont été saluées dans le rapport. Ces « avancées » représentent, selon l’Observateur indépendant, un premier pas prometteur vers une approche renouvelée de la mise en œuvre de l’accord.
L’observateur s’inquiète du fait que certaines « questions fondamentales » qui doivent être résolues au cours du mandat du Gouvernement de Transition divisent les parties. Ces désaccords portent sur le processus complet de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants ; la nécessité de projets de développement concrets dans le nord ainsi que dans d’autres régions du Mali ; l’importance de traiter les questions de justice et de réconciliation ; et l’achèvement de la réforme politico-institutionnelle et de la décentralisation, comme le prévoit l’Accord.
Mamadou TOGOLA
Source : Maliweb.net