Dénonçant dans une lettre circulaire les changements constatés dans les accords obtenus avec le gouvernement au terme de plusieurs semaines de négociations, la centrale syndicale UNTM menace de déposer « un préavis de grève dure ».
Alors que toutes les voix s’accordaient à dire que l’Union nationale des travailleurs du Mali et la partie gouvernementale sont parvenues à un accord dont la signature du document de conciliation ne saurait tarder, l’on apprend que les deux parties sont en désaccord. Ce dernier serait parti, selon une lettre circulaire de l’UNTM, des changements constatés dans les accords obtenus.
« Les négociations sont parvenues à des accords qui ont été validées sous réserve que les observations de la plénière de validation soient intégrées au texte final… Rien ne permet de l’attester, car des changements de formulation, de délais et des absences de dates précises ont rendu le texte méconnaissable à des négociateurs », déplore le bureau de l’UNTM dans sa lettre circulaire. La centrale syndicale de poursuivre que malgré les tentatives de son secrétaire général, Yacouba Katilé, d’intégrer les remarques, la partie gouvernementale conduite par le Ministre du travail et de la fonction publique s’y refuse.
Selon toujours l’UNTM, le ministre aurait justifié le motif de son refus en arguant que « cela serait une humiliation pour lui qui a déjà apposé sa signature au bas du texte altéré». Cette position intransigeante du ministre de la fonction publique a suscité la colère du bureau de la plus grande centrale du Mali qui dénonce «des changements inappropriés ne garantissant pas les travailleurs pour la mise en œuvre correcte des accords qui ont finalement motivé le refus de la signature de notre centrale »
Malgré les interventions des bons offices qui œuvrent à faire entendre raison le gouvernement et la poursuite des discussions en négociation volontaire, l’UNTM appelle les travailleurs à maintenir la vigilance et informe que ‘’un nouveau préavis de grève n’est plus à exclure ».
Des menaces que la centrale syndicale veut mettre en application en indiquant que « l’alignement des grilles indiciaires était un acquis avec le régime déchu » et émet des doutes sur l’intention du gouvernement actuel à respecter « les accords signés en 2019 sur le recrutement de 8600 diplômés par an et pendant trois ans ». « L’année 2020 n’a pas connu de recrutement », déplore l’UNTM, qui ajoute qu’il faut environ 20 000 recrutés pour que ce point d’accord soit éteint.
L’UNTM a déjà observé une première grève de 72 heures du 18 au 20 novembre, puis une seconde qui a duré du 14 au 18 décembre 2020 paralysant du coup l’administration publique et l’économie du pays.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net