Le 10 février 2019, le président Ibrahim Boubacar Keita annonçait l’existence d’un dialogue avec Amadou Koufa le chef de la katiba Macina, et Iyad Ag Ghali, qui dirige le GSIM. Comment la France réagit-elle à cette annonce sachant qu’Ag Ghali est depuis plusieurs années sa cible numéro un ? Sollicité, le Quai d’Orsay ne condamne pas l’initiative malienne.
Paris ne s’offusque pas de voir Bamako engager un dialogue avec ces deux chefs jihadistes. Dans un communiqué, le Quai d’Orsay estime en effet que les « initiatives » prises par le président malien le sont dans le cadre « des recommandations du dialogue national inclusif ».
Et le ministère français des Affaires étrangères de juger que « l’action collective au Sahel est multidimensionnelle » et qu’ « au-delà de l’aspect sécuritaire, l’accent doit être mis sur les questions de stabilisation, de développement et de réconciliation ».
Mais dans son communiqué, le Quai prend bien soin de préciser que la France combat « les groupes armés terroristes au Sahel à la demande des États de la région et notamment du Mali ». Sous-entendu : si Bamako négocie avec ces deux chefs jihadistes, ce n’est pas le cas de Paris.
Soupçonné d’avoir assassiné plusieurs ressortissants français, Iyad Ag Ghali est depuis plusieurs années l’ennemi public n°1 de la France dans la région. Hors de question donc de négocier avec lui. « On n’a jamais été associé à des tentatives de médiation », confiait une source élyséenne début janvier. Une source qui émettait alors un regard critique quant à ces discussions entamées par Bamako. Mais depuis le sommet de Pau, il semble que Paris ait mis de l’eau dans son vin.
Source : Rfi