La lutte contre le paludisme était au centre d’une conférence de presse le mercredi 20 avril à Bamako. Organisée par le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) en partenariat avec la représentation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Mali, cette activité entre dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre le paludisme célébrée le 25 avril de chaque année.
Au Mali, le paludisme constitue un réel problème de santé publique et représente les premiers motifs de consultation dans les établissements de santé soit 34%. Selon le Système Local d’Information Sanitaire, les établissements de santé ont enregistré en 2021 plus de trois millions de cas confirmés de paludisme dont plus de deux millions cas simples et plus d’un million de cas graves avec malheureusement plus de mille décès.
La lutte contre le paludisme a toujours été une priorité pour le gouvernement malien comme l’atteste son adhésion à plusieurs initiatives internationales, a rappelé Daouda Zoumana Traoré, représentant le ministre de la Santé et du Développement social. C’est ainsi qu’à l’instar de la communauté internationale, le Mali célèbre le 25 avril de chaque année la journée mondiale de lutte contre le paludisme.
Durant une semaine, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) en collaboration avec les acteurs impliqués, des activités de promotion de la santé et de la mobilisation sociale sur toute l’étendue du territoire national. Le thème de la journée mondiale de lutte contre le paludisme édition 2022 est « innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies ».
Ce thème demande à être plus créatif en sortant de la routine. Car avec la routine les progrès sont assez lents et pas assez significatifs pour nous faire atteindre l’objectif de l’élimination du paludisme à l’horizon 2030, a expliqué le Dr Boubacar Sidibé, administrateur national pour la lutte contre le paludisme au bureau de l’OMS au Mali. Il a indiqué que le premier chef de l’innovation que recommande l’OMS sera l’adoption et la mise à l’essai du vaccin contre le paludisme. Ce qui va contribuer à réduire drastiquement la morbidité et la mortalité dues au paludisme.
Un changement de comportement
Le Médecin colonel Aïssata Koné, directrice nationale du PNLP, appelle pour sa part à un changement de comportement sans lequel la lutte contre le paludisme ne sera qu’un vain mot. « Si les autres ont réussi à éradiquer le paludisme, pourquoi pas nous », a-t-elle expliqué. La directrice du PNLP a profité de l’occasion pour inviter la population à se rendre au centre de santé le plus proche dès l’apparition des premiers symptômes en vue d’une prise en charge rapide du malade.
Selon le Médecin Colonel Aïssata Koné, les perspectives liées à la lutte contre le paludisme sont nombreuses. Il s’agit entre autres de « développer les stratégies innovantes de mobilisation des ressources financières internes en faveur de la lutte contre le paludisme, Assurer la disponibilité permanente des intrants à tous les niveaux, renforcer l’organisation de l’offre et de l’utilisation des services et poursuivre la couverture universelle en MILFD et la mise à échelle de la Cps ».
A noter que c’est l’ONG Catholique Relief (CRS) Service qui est chargée de la gestion du fonds mondial contre le paludisme pour la période de janvier 2022 à décembre 2024 pour un montant total de 74 millions d’Euros. Outre le Mali, le CRS est également récipiendaire principale de la subvention fonds mondial dans plusieurs autres pays en Afrique de l’Ouest dont le Niger, la Guinée et le Nigéria.
Abdrahamane SISSOKO
Source : Maliweb.net