Du gaz lacrymogène contre des manifestants aux mains nues ! C’est le spectacle qui s’offrait aux passants, hier, jeudi 22 avril 2021, devant le siège de la société Énergie du Mali à Bamako. Des jeunes très remontés contre la société « Énergie du Mali »( EDM) à cause des coupures intempestives d’électricité dans le pays, voulaient tenir un Sit-in de protestation afin que les autorités prennent à bras le corps le problème. Contre toute attente, la manifestation a tourné aux violences.
« Les autorités se cachent derrière la crise sanitaire pour nous empêcher de manifester. Ce n’est qu’un début, nous n’allons pas lâcher prise », indique Mohamed, un manifestant. À la veille du sit-in, le gouverneur de Bamako s’y était, en effet, opposé en raison de « l’état d’urgence et des mesures barrières relatives au Covid-19.» D’ores et déjà, les organisateurs ont lancé un nouvel appel à rassemblement pour le jeudi 26 avril prochain.
Au Mali, rares sont les jours sans coupure d’électricité. A Bamako, la capitale, une balade en soirée suffit de convaincre. On peut voir les pâtés de maison, parfois des quartiers entiers, s’éteindre. Ce sont les fameux délestages. Les coupures d’électricité qui privent d’énergie une grande partie des consommateurs, pour quelques heures, voire quelques jours. Ces coupures récurrentes ont des conséquences multiformes sur les populations: pertes de journées de travail, dégradation des appareils domestiques, épreuve de la chaleur sous l’arrêt des ventilateurs, impossibilité de recharger les téléphones, perte des aliments conservés dans les congélateurs, interruption des programmes télévisés les plus populaires…
M.K. Diakité
Source : Le Républicain