Cinq nouveaux militaires maliens sont encore morts au centre ce lundi 06 janvier, suite à l’explosion d’une bombe dite artisanale sur leur passage. Cette triste nouvelle a galvanisé les activistes qui préparent une vaste manifestation pour réclamer le départ de toutes les troupes françaises en opération au Mali. C’est pour ce vendredi 10 janvier, à quelques trois petits jours donc du sommet devant réunir à Pau (France), le 13 janvier, les chefs d’État des pays impliqués dans le G5 Sahel autour d’Emmanuel Macron.
Des contingences douloureuses, notamment le massacre des soldats nigériens par une horde criminelle lourdement armée. Le rendez-vous sera reporté en conséquence à ce 13 janvier.Dans l’intervalle entre les deux dates, les chefs d’État sahéliens ont laissé entendre tout de même leurs points de vue, qui sont en fait leurs décisions : ils iront tous à Pau, c’est certain, mais ils vont bien au-delà qu’ils ont exprimé. Pour Mahamadou Issoufi du Niger, il faut plus de Barkhane pour parvenir à bout du terrorisme dans le Sahel. Les propos tenus par IBK dans le même sens sont plus nombreux et autrement plus expressifs.On peut donc dire que la manifestation de ce vendredi, qui se veut d’envergure, va consacrer le hiatus indéniable entre les chefs d’État et leurs opinions nationales.
Emmanuel Macron avait bien perçu que l’ambiguïté persiste à l’égard de la France et qu’elle est même portée par des responsables politiques. En effet, les organisateurs de la manifestation de ce 13 janvier ne sont pas des anonymes. Ce sont des gens qui ont pignon sur rue, des parlementaires, des responsables d’organisations de la société civile parmi les plus considérées et, derrière tout, des politiciens fort actifs. Cerise sur le gâteau, si l’expression peut être ici valable, sera à Bamako pour la circonstance l’activiste franco-béninois Kémi Séba, éloquent pourfendeur des dérives de la FrançAfrique, dont le franc Cfa dont la fin a été annoncée, mais dont le remplaçant va naître sur une table de suspicions. Assurément, le tribunal populaire prononcera ce vendredi le divorce entre les forces vives de la nation et les gouvernants.
Karfala M. Doumbia
Source : Le Combat