Des milliers de personnes étaient ce vendredi 05 avril dans la rue pour dénoncer « la mauvaise gouvernance et l’insécurité au Nord et au Centre du pays ». Cette marche qui était organisée à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique, a quitté la Bourse du Travail pour la Place de l’indépendance. Sur place la tension était vive et plusieurs services et commerces ont du fermer tôt. Sur des pancartes, des slogans hostiles à IBK et à son gouvernement, mais également aux forces internationales présentes au Mali.
Nous sommes sur le Boulevard de l’Indépendance. Certains manifestants ne décollèrent pas contre le président Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga. Des marcheurs en colère tiennent les autorités « responsables » de la recrudescence de l’insécurité. Allusion faite ainsi aux évènements d’Ogossagou où plus de 160 civils ont été tués dans une attaque. Pour certains manifestants, « il ne pas d’un conflit entre communautés, mais d’une manipulation ». Sur des pancartes, certains scandaient « Je suis peulh, je suis Dogon », d’autres « Le Mali est un ». Cette marche devrait commencer après la prière de vendredi. Mais certains manifestants ont préféré prier sur place. Dans la perspective de la manifestation, interdite par le gouverneur du district, les autorités ont déployé très tôt ce matin, un important dispositif de sécurité. Quelques minutes avant la prière de vendredi, le dispositif s’est allégé. Renseignement pris, une partie du contingent s’est déployée pour la sécurisation des domiciles du Premier ministre, du président de la République et d’autres responsables d’institutions. S’adressant aux manifestants, le président du Haut Conseil Islamique exige « un changement dans la situation actuelle ». Mahmoud Dicko promet que si rien n’est fait, une manifestation de ce genre sera organisée chaque vendredi à Bamako.
Au retour après la marche, des manifestants s’en sont pris à des panneaux publicitaires. Par endroits des accrochages ont eu lieu avec des agents des agents des forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Source : Studio Tamani