La grande manifestation de ce vendredi 6 mars 2020, projetée par l’imam Mahmoud Dicko pour dénoncer la mauvaise gouvernance, la corruption à grande échelle, le détournement des ressources allouées à l’armée et l’insécurité, n’aura finalement pas lieu.
L’imam Dicko a finalement annulé cette manifestation sur demande de Mohamed Ould Cheicknè, chef spirituel de hamallistes : «Sur la demande de notre Chérif, notre guide Mouhamed Hamaoullah plus connu sous le nom de Bouyé nous avons décidé de surseoir à la marche du vendredi», a-t-il annoncé au cours d’une brève déclaration à la presse au siège du mouvement CMAS dont il est le parrain. Avant de poursuivre : « Je ne peux rien refuser à celui qui vient de faire cette demande. Je n’ai reçu aucune pression politique avant de prendre cette décision. La demande émanant du Chérif est un ordre et je demande à tous mes adeptes de surseoir à cette marche ».
L’imam Mahmoud Dicko a, par la même occasion, réitéré son appel aux syndicats d’enseignants pour la reprise des cours : «Certains pensent que l’école appartient aux enseignants et à l’Etat. Non l’école appartient au peuple. Nous demandons aux enseignants de reprendre les cours pour que nos enfants ne deviennent pas des délinquants. Nous demandons aussi à l’Etat de s’assumer pour mettre les enseignants dans leurs droits».
Selon, l’Imam Dicko la décision d’annuler la marche ne met fin à son engagement contre la mauvaise gouvernance, la corruption au sein de l’armée et d’autres maux qui minent le pays sous la gouvernance d’Ibrahim Boubacar Keïta… : «Nous ne sommes pas de ceux qui souhaitent mettre ce pays à terre. Mais nous sommes dans notre droit de dire la vérité quand ça ne va pas», a-t-il dit. Avant de remercier ses soutiens pour leur grande mobilisation, le mardi dernier, devant le tribunal de la Commune V, où il avait été convoqué.
Par des démarches et autres manœuvres, le régime en place vient de réussir à éteindre un foyer de tension qui risquait de l’emporter. Mais, l’opinion malienne désabusée et très en colère se pose des questions sur les vraies raisons de cette annulation au moment où tout le monde est unanime à reconnaître l’échec d’Ibrahim Boubacar Keïta. Au-delà, L’imam Dicko, après cette annulation, risque gros y compris sa propre crédibilité.
La Rédaction
Source : L’Aube