Marché de l’occasion : Les “casses ou au revoir la France” retrouvent un second souffle au Mali

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Les articles “casses et France au revoir” inondent le marché malien. Très prisés par la clientèle, ces produits importés sont pourtant régis par une réglementation.

Les objets d’occasion appelés “France au revoir” ont envahi Bamako. A chaque  coin de rue, il y a des points de vente de ces produits. Les articles les plus accessibles sont les téléviseurs, les réfrigérateurs, les matelas, les téléphones portables, les ordinateurs, les chaises, les jouets pour enfant, etc.

Dans un magasin sis Magnambougou, Kadidiatou Cissé qui vient s’approvisionner en four électrique chez Ousmane Mariko, vendeur d’articles de seconde main communément appelés “casses”, se confie. “Naturellement, j’aime les produits importés, précisément ceux de l’Amérique, de la France, car même si c’est déjà utilisé, on y trouve de la qualité et le prix est généralement abordable”, explique-t-elle.

Suivant ces propos, ces objets sont beaucoup résistants comparés aux nouveaux outils. “C’est une opportunité que les Maliens doivent saisir”, témoigne notre interlocutrice.

Moussa Diallo, un jeune réparateur et vendeur de téléphone, dit gagner son pain dans le négoce des appareils d’occasion. “Nous avons des clients qui nous informe dès qu’un container arrive à Bamako. On achète les téléphones portables puis on les revend. Ceux qui ont des défauts seront réparés avant d’être écoulés sur le marché”, précise M. Diallo. Selon lui, le prix d’un téléphone varie en fonction de la marque et la qualité du marché.

Ousmane Mariko, vendeur d’articles sur la route de Magnambougou, souligne que les articles disponibles sont les réfrigérateurs, les  matelas, les vélos, les téléviseurs, en provenance de l’Espagne et des Etats-Unis. M. Mariko est dans ce métier depuis plusieurs années.

“Je fais ce métier plus de 10 ans, ce sont ces dernières années qui ont été difficiles, car il y a beaucoup de vendeurs de ‘casses’, c’est la raison pour laquelle la clientèle a diminué. Le prix d’un matelas de 15 à 20 cm d’épaisseur, varie de 50 000 à 55 000 F CFA”, dit-il.

Pour ce qui est du circuit d’approvisionnement, il explique qu’ils sont en contact avec des parents à l’extérieur. “Nos parents envoient ces marchandises à bord d’un container”, lance-t-il. Toutefois, il évoque quelques difficultés comme le manque de clientèle et les événements  survenus ces dernières années  qui ont eu des conséquences sur l’importation des containers.

Par rapport à la réglementation du commerce extérieur au Mali, la direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) érige des textes. Dans ces textes, les procédures d’importation sont édictées dans le décret n°505 du code de la réglementation du commerce extérieur.

Que dit la réglementation ?

Selon le directeur régional du commerce, de la consommation et de la concurrence (DRCC), Zedion Dembélé, le décret n°505 fixe les conditions d’importation de tous les produits à caractère commercial. A en croire M. Dembélé, “pour importer au Mali, il faut être habilité aux jeux du commerce dans la catégorie du commerçant import-export et disposer d’une patente en cours de validité”.

Et au directeur d’apporter certaines précisions. “En règle générale, toute personne qui détient une patente en cours de validité dans cette catégorie est autorisée à importer. Pour la protection de l’environnement et de la population, le gouvernement a pris des mesures pour restreindre l’importation des objets usagés”, souligne-t-il.

En effet, note Zedion Dembélé, “en 2008, dans le cadre de la protection de l’environnement, la DGCC a ordonné dans une lettre circulaire, la restriction sur certains produits usagés tels que les réfrigérateurs, les téléviseurs, les matelas, les ordinateurs, les appareils téléphoniques, les pneumatiques en particulier qui, à un moment donné étaient la cause de la plupart des cas d’accidents de la circulation et d’autres matériels électroniques ne présentant aucune valeur commerciale”.

Pour le directeur régional, ces mesures s’appliquent même si le commerçant possède une patente en cours de validité. Sur le terrain, l’on constate, malgré l’existence de ce décret, moult infractions.

SourceL’Indicateur du Renouveau

 

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