Marche et contremarche à Taoudénit : Qui veut salir le Général Ould Meydou ?

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La ville de Taoudenit
La ville de Taoudenit

Le week-end dernier jusqu’en début de semaine, les habitants de la région de Taoudénit se sont donnés en spectacle, sur les réseaux sociaux. En effet, plusieurs dizaines de personnes se réclamant de cette nouvelle région, sortie des entrailles de celle de Tombouctou, ont manifesté le week-end-dernier à travers une marche pacifique, dans la Cité des 333 saints, pour demander le départ du gouverneur, le Général Mohamed Abderrahmane  Ould Meydou.

Motif évoqué : partialité dans la mise en place des autorités intérimaires à Taoudénit : Sur 35 conseillers, 20 sont des Ould Idriss ;  8 conseillers de Ligwanine, 3 conseillers pour les Oulad Ich, 3 autres pour les Oulad Oumrane, 1 pour les Oulad Rakane.

Dans la localité de Foum Elba, il y a également les mêmes griefs : Sur 18 conseillers, 6 Oulad Driss ; 6 Oulad Bouhanda ; 3 Oulad Ich ; 2 Kel intechrine ; 1 Limhafize.

Quarante-huit heures après, d’autres dizaines de personnes ont fait une contremarche pour manifester tout leur soutien au Gouverneur Ould Meydou. Ils n’ont pas tari d’éloges à son endroit.

En réalité, la région de Taoudénit est difficile à administrer avec peu d’habitants et une multitude de fractions. Le premier gouverneur de cette région, Dr Abdoulahi Alkadi, un cadre émérite, ressortissant de la région, a été torpillé dans ses initiatives pour la gestion consensuelle de la région.

C’est ainsi qu’un Général, Arabe bon teint du Tilemsi, communément appelé Ould Meydou est nommé en juin 2017 gouverneur de la région de Taoudénit.

Il avait sa réputation derrière lui, parce qu’il a fait ses preuves au combat, comme cet autre Général, El Hadj Ag Gamou.

Ayant suivi une formation spéciale en 1996 à l’Ecole militaire interarmes de Koulikoro, Ould Meydou était de tous les combats des deux décennies écoulées : la traque d’Ibrahim Ag Bahanga de Kidal, les rébellions de 2006, 2012 et plusieurs autres opérations dont Aguel’hoc assiégée. Là, il tomba dans une embuscade qui l’obligea à se replier. La suite est connue.

Bref, c’est fort de ses hauts faits d’armes qu’il a été envoyé dans cette nouvelle région, minée par des terroristes et vendeurs de drogues et d’armes, afin de contribuer à sa stabilisation. Il a même revendiqué la création d’une zone militaire à Taoudénit. Ce qui n’a pas encore vu le jour.

La nomination d’Ould Meydou procède d’une vision sécuritaire de la région, malheureusement, les replis identitaires compliquent sa mission. En effet, dans cette région, chaque fraction se croit plus importante que les autres. Il y en a qui manifestent même un mépris pour ceux qui ne sont pas des leurs.

Dans ce contexte, un consensus est difficile dans la mise en place des autorités intérimaires, lesquelles sont faites sur des bases peu rationnelles, voire discriminatoires, encore que les mêmes sont divisés entre la Coordination des mouvements de l’Azawad et la plateforme. Cette dernière est aussi morcelée.

En effet, sans critères rigoureux ou un vote judicieux, il est difficile de mettre sur le même pied d’égalité ceux qui ont pris les armes, qui sont partis au charbon et ceux qui ont rejoint récemment les mouvements armés et ceux d’auto-défense.

Voilà toute la problématique de la gestion de Taoudénit. Sinon, avec la situation sécuritaire actuelle, il est très difficile de trouver un Gouverneur comme Ould Meydou pour cette nouvelle région, avec ses difficultés énormes, mesquines.

Wa Salam !

El Hadj Chahana Takiou

Source : 22 Septembre

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