La Direction Nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, sise au quartier Niamakoro Cité UNICEF de Bamako, a abrité, le mercredi 25 août 2021, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de dialogue politique sur la feuille de route de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest) adoptée en 2019 pour mettre fin au mariage d’enfants. Cet atelier de deux jours est organisé par le Réseau National pour la promotion de l’abandon du mariage des enfants au Mali (REPAME), en partenariat avec WILDAF Afrique de l’Ouest. L’un des objectifs dudit atelier est de contribuer à la vulgarisation de la feuille de route de la CEDEAO afin de mettre fin au mariage d’enfants au Mali.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier était présidée par le représentant du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Harouna Samaké, en présence du Directeur National de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, Youssouf Bagayoko, de la secrétaire générale du REPAME, Mme Naparé Magninè Diarra, de la représentante de WILDAF Afrique de l’ouest, Mme Touré Koura Bouaré et d’autres personnalités. Après l’allocution de Mme Naparé Magninè Diarra et de Youssouf Bagayoko, le conseiller technique du ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Harouna Samaké, a fait savoir que le mariage des enfants porte d’énormes préjudices à la santé, à l’éducation, à la situation sociale et à l’épanouissement de la petite fille. «En effet, la problématique du mariage d’enfants, au-delà de son caractère sensible, ne doit plus être une question taboue. Dans le monde, toutes les 2 secondes, une fille est mariée avant même d’atteindre la maturité physique ou émotionnelle requise pour devenir épouse ou mère.
Selon l’Unicef, dans le monde, 720 millions de femmes en vie aujourd’hui ont été mariées avant leur 18ème anniversaire. Une femme sur 3 est mariée avant l’âge de 15 ans. 16 des 20 pays ayant les taux de mariage d’enfants les plus élevés au monde se trouvent en Afrique. 2 filles sur 5 sont mariées avant 18 ans en Afrique subsaharienne », a souligné le représentant du ministre. Selon lui, le nombre d’adolescentes qui meurent chaque année suite à des complications pendant la grossesse ou l’accouchement est estimé à 70 000.
Chaque année, dit-il, 2,5 millions de filles de moins de 16 ans mettent au monde un enfant. « Ces statistiques interpellent tous les acteurs qui sont concernés afin qu’ils expérimentent des approches novatrices qui soient à même d’insuffler une nouvelle dynamique dans la prévention dudit phénomène.
La CEDEAO s’est engagée à mettre en place, d’ici 2030, un cadre légal efficace en matière de protection de l’enfant et à conformer les politiques nationales de façon substantielle aux obligations du cadre légal international. C’est dans cette optique que l’institution sous- régionale, pour son programme de lutte contre le mariage d’enfants, a élaboré une feuille de route. Je demeure convaincu que ce dialogue permettra de vulgariser la feuille de route de la CEDEAO, d’élaborer le plan d’actions national y afférant et d’encourager l’État à travailler avec les Organisations de la Société Civile pour sa mise en œuvre », a conclu Harouna Samaké.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain