L’hôtel ONOMO de Bamako a abrité, le mardi 27 octobre 2020, les travaux de l’atelier national d’échange d’expérience pour la promotion de l’abandon du mariage d’enfant. Cet atelier, organisé par Save The Children en partenariat avec le ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, a pour objectif d’offrir aux acteurs étatiques, aux ONG (Organisations non gouvernementales) et Associations, un cadre de partage et d’échanges sur leurs expériences et stratégies dans la promotion de l’abandon du mariage d’enfants. Il ressort de cet atelier que le Mali se situe au 6ème rang des pays ayant les plus forts taux de prévalence de mariage d’enfants au monde, car plus d’une fille sur deux est mariée avant l’âge de 18 ans.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier était présidée par le représentant du ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Birama Coulibaly, conseiller technique dudit département, en présence de Amavi Akpamagbo, Directeur Pays Save the Children Mali et de nombreuses autres personnalités. Dans ses mots de bienvenue, Amavi Akpamagbo, Directeur Pays Save the Children Mali a fait savoir que la pratique du mariage des enfants ne doit plus être perçue comme un simple et banal phénomène de société, mais plutôt comme une question de développement durable, car elle met à risque l’avenir de nos enfants.
« Pour nous à Save the Children, le mariage d’enfants ne représente pas seulement une violation des droits humains et des droits des enfants. Ses conséquences sont bien plus importantes pour l’avenir de notre pays. En effet, il a été montré que, dans les pays d’Afrique sub-saharienne, se marier à 15 ans au lieu de 18 ans ou plus tard réduit le taux d’achèvement du secondaire de 10%. Au Mali en l’occurrence, le mariage des enfants représente l’une des causes principales du décrochage scolaire chez les filles de 10 à 14 ans, et contribue aux inégalités de genre dans l’accès à l’éducation et à la santé. En 2016, selon les statistiques officielles, il y avait moins de 75 filles pour 100 garçons inscrites à l’école secondaire. Le Mali se situe au 6ème rang des pays ayant les plus forts taux de prévalence de mariage d’enfants au monde, car plus d’une fille sur deux est mariée avant l’âge de 18 ans. Comment pouvons-nous relever les défis actuels de notre société et éliminer des fléaux comme la pauvreté inter-générationnelle, l’ignorance, l’analphabétisme, etc. ? », a souligné Amavi Akpamagbo. Selon lui, des études récentes montrent que les fermetures d’écoles et la pandémie de Covid-19 favorisent le phénomène de mariage des filles. Enfin, il dira que Save The Children a fait une contribution de 12 692 000 FCFA au processus d’élaboration de la Stratégie nationale multisectorielle de lutte contre le mariage d’enfants sous le leadership technique du Ministère en charge de la Promotion de l’Enfant.
A sa suite, le représentant du ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Birama Coulibaly, conseiller technique dudit département, a indiqué que les statistiques mondiales, africaines et nationales relatives à la pratique du mariage d’enfants sont alarmantes. «Le processus d’élaboration de la Stratégie nationale multisectorielle pour mettre fin au mariage d’enfants entamé sous le leadership du Ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille à travers la Direction Nationale de la Promotion de l’Enfant et de la Famille, tend vers sa fin. Ce document de stratégie qui est la concrétisation de l’engagement de notre pays auprès de l’Union africaine est attendu avec beaucoup d’espoirs pour parvenir à un abandon total du mariage d’enfants au Mali », a-t-il dit. Avant de signaler qu’aucun effort ne sera ménagé par le Ministère de la Promotion de la Femme et de l’Enfant pour trouver des solutions durables et soutenir des initiatives concourant à l’élimination de la pratique du mariage d’enfant au Mali. Enfin, il a souhaité la création du Comité de Coordination et de Suivi des actions de la Campagne de l’Union Africaine pour mettre fin au mariage d’enfants au Mali. Après la cérémonie, des présentations ont été faites au cours de cet atelier en vue de mettre fin à la pratique du mariage d’enfants au Mali.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain