Pour la 26ème année consécutive, Me Mountaga C. Tall, Président du CNID-FYT était face à la presse ce mercredi 15 janvier 2025 à la Maison de la presse pour son traditionnel vœu aux hommes de médias. Dans son adresse, il a rappelé le rôle combien important que joue la presse dans la bonne marche de la démocratie et est revenu sur plusieurs sujets brulants qui marquent la vie de la nation malienne ces derniers temps.
Tout d’abord, Me Tall a tenu est expliqué : « Au seuil de l’année qui vient de s’achever, précisément le 17 janvier 2024, dans cette salle, j’ai conclu mes vœux en ces termes « Voici exactement 25 ans que je vous présente, en mon nom et en celui du CNID-FYT mes vœux. Je souhaite, et je prie ALLAH SWT de m’entendre : que ces vœux soient les dernies que je présente au nom de ce parti, le Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID-Faso Yiriwa Ton qui m’a tant donné. Cela ne signifie nullement que la tradition, aujourd’hui ancrée et adoptée par beaucoup, sera remise en cause. Elle se poursuivra et s’améliorera sans doute. Inch’ALLAH! Donc, je ne vous fais pas un adieu mais exprime un souhait : vous formuler mes vaux ailleurs, autrement ». « En effet, lors de ces vœux, j’avais exprimé le souhait d’une possible transition, envisageant une nouvelle orientation personnelle qui me déchargerait de mes responsabilités actuelles. Cette ambition, qui visait à consacrer mon énergie à des initiatives pour un large rassemblement n’a pas abouti dans l’immédiat, mais reste ancrée dans ma vision à un niveau de priorité élevé. Toutefois, je renouvelle cet engagement, témoignant de la résilience et de l’adaptabilité qui caractérisent notre approche » a-t-il tenu à clarifier.
« Hier, 14 janvier, le Mali a célébré, pour la troisième année consécutive, la Journée nationale de la Souveraineté retrouvée. Cette journée symbolise la détermination des Maliens à reprendre leur destin en main, à la suite d’une période de défis et d’épreuves. Il convient ici de rappeler que la quête de souveraineté est intimement liée à notre histoire, depuis la résistance à la pénétration coloniale, les luttes anticoloniales, les combats pour notre indépendance, les premières mesures prises aux lendemains des indépendances, les luttes syndicales et estudiantines et les luttes politiques dont la dernière est celle du MS-RFP » a-t-il indiqué.
Pour lui, la revendication insistante de cette souveraineté s’explique par une histoire récente marquée par des humiliations, des déconsidérations et des atteintes à la dignité du peuple malien. Il est donc normal que le Mali exprime avec vigueur sa volonté de se tenir debout, en tant que nation libre, indépendante et souveraine. Cette quête n’est pas uniquement un acte politique, elle est aussi un acte de fierté et de réaffirmation de notre identité collective
« Même si cette quête de souveraineté est un tsunami qui n’épargnera aucun pays africain, elle ne saurait cependant, se faire en marge de la communauté internationale. Elle doit être entendue comme une exigence de refonte des relations internationales sur des bases plus justes et équitables. Ce mouvement, en germe partout, est appelé à modifier en profondeur les équilibres mondiaux, même si sa trajectoire et sa gestion varieront selon les spécificités nationales » a ajouté le Président du CNID-FYT.
Le Mali continue de faire face à une insécurité persistante
Sur le plan sécuritaire, Me Tall indiquera que « malgré les importantes avancées réalisées dans certains domaines, le Mali continue de faire face à une insécurité persistante, dont le coût humain et économique est immense. Nos vaillantes forces de défense et de sécurité sont constamment déployées sur le terrain, au péril de leur vie, pour contrer les groupes armés terroristes. Cette situation engendre des pertes civiles et militaires considérables, pèse lourdement sur le budget national et entrave le développement économique et social. De plus, la cherté de la vie et la perte du pouvoir d’achat rendent la situation encore plus difficile pour les populations les plus vulnérables malgré d’importants efforts budgétaires ».
Pour lui, « il est donc impératif d’adopter une approche intégrée pour lutter contre l’insécurité, allant au-delà de la simple dimension militaire ». Ainsi, dit-il « il importe d’explorer des pistes complémentaires à l’indispensable réponse armée. C’est précisément parce-que nos Forces de Défense et de Sécurité montent en puissance et infligent de lourdes pertes aux groupes armés que la voie du dialogue avec certaines parties prenantes à ce conflit, en vue de leur reddition me semble être une approche à considérer. Parallèlement, une stratégie de communication axée sur une riposte doctrinale juste et adaptée est indispensable pour contrer les messages extrémistes et la propagande. C’est à ces conditions que nous pourrons espérer un retour rapide à la paix et un Mali réconcilié ».
Vie chère et crise énergétique
S’agissant du panier de la ménagère, le président du CNID-FYT dira que « de façon plus visible la vie est chère, très chère et le pouvoir d’achat particulièrement impacté malgré les subventions et autres formes de soutien aux plus vulnérables ». « Face à toutes ces épreuves, nos compatriotes ont fait preuve de patriotisme et de résilience, ont tout accepté et tout donné. Il ne faut donc écarter aucune piste pour adoucir leurs difficultés » dit-il.
Sur la crise énergétique, souligne-t-il « la question de l’énergie, ou plus concrètement de l’approvisionnement en électricité, est devenue une préoccupation majeure pour les Maliens à l’approche surtout du mois de Ramadan et de la saison chaude ». Pour lui, la crise énergétique a un impact direct sur le bien-être des populations, l’activité économique et le fonctionnement des services publics. « Cette crise met en lumière des problèmes d’infrastructure, de gestion et d’anticipation des besoins. Il est important de souligner que l’énergie n’est pas une simple question de confort. Elle est aussi une question de survie pour les entreprises, petites et grandes, et pour les personnes malades ou vulnérables. Les témoignages des perturbations dans des établissements hospitaliers, en raison des coupures de courant, sont alarmants et inacceptables. Les drames humains liés à cette crise, avec les conséquences terribles sur les rites funéraires témoignent de l’urgence de trouver des solutions durables. Il est donc crucial que soient mises en place des mesures efficaces pour garantir un approvisionnement énergétique fiable et durable du pays » a-t-il rappelé.
Aussi, sur le plan politique, dit-il, « je souhaite initier prochainement deux actions majeures. La première consiste à organiser une rencontre rassemblant tous les partis politiques qui le souhaitent, afin de formuler des propositions communes sur la future relecture de la Charte des partis. L’objectif est de parvenir à une refonte consensuelle er d’améliorer le fonctionnement démocratique du pays. La seconde initiative, déjà annoncée l’année dernière, mais plus d’actualité que jamais, consiste à mettre en place un vaste rassemblement qui transcende les clivages et qui place le Mali au-dessus de toute autre considération. Seule une telle démarche peut nous permettre de relever les défis qui se présentent à nous ».
Sur le plan régional, souligne-t-il, « maintenant que le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger sera définitivement acté dans quelques jours, il convient, pour toutes les parties, d’envisager un divorce à l’amiable qui seul permettrait de ne pas renier le passé ni d’insulter l’avenir. A cet égard, le BREXIT peut servir de cas à méditer ».
Dieudonné Tembely/L’Evènement