M.Placca, nous vous connaissons et vous respectons.
Nous savons qu’entre vos mains mais peut-être pas par votre faute, le magazine « l’Autre Afrique » est mort de sa belle mort. Nous savons aussi ce qu’a été « Jeune Afrique Economie » quand vous avez été directeur de la rédaction de ce journal. Nous savons un peu sur vos aller-retours à Jeune Afrique. Enfin nous avons déploré que vos offres aux Chefs d’Etat de nombreux pays africains francophones pour vous aider à vous relancer aient échoué.
Aujourd’hui nous vous apprécions en tant que chroniqueur et éditorialiste.
Apprenez, vous aussi à nous connaitre avant de nous vilipender. Renseignez-vous sur les faits qui nous concernent avant de les commenter. C’est cela la déontologie et le professionnalisme en journalisme : les commentaires sont libres mais les faits demeurent sacrés. Quels sont les faits ?
Le M5-RFP, sachez-le, n’a jamais considéré sa lutte patriotique comme un moyen d’être convié « au banquet du pouvoir ». Vous ne le savez peut-être pas, pendant deux mois l’ancien président IBK nous a demandé d’accepter de rentrer dans un gouvernement dont la formation n’attendait que notre accord. Nous avons invariablement répondu que nous n’en étions ni demandeur, ni preneur. Et nous n’y sommes pas allés. Ceci est un fait incontestable.
Puis, autre fait incontestable, le CNSP nous a proposé de leur céder la présidence de la Transition et 5 ministères contre la Primature et tout le reste du gouvernement. Nous avons retorqué qu’il nous fallait d’abord discuter du contenu du changement, de la refondation, de la Charte et de la Feuille de route. Cette « impertinence » nous a valu d’être écartés. Nous avons déploré la méthode mais on ne peut considérer que ceux qui ont un tel comportement soient « frustrés d’avoir été privés de leur part du butin ». Et prédire que « leurs frustrations, bientôt, pourraient alimenter les pires traquenards, et même contrarier l’action du gouvernement de Moctar Ouane ». La Transition au Mali est le bébé du M5-RFP. Nous en prendrons soin.
Placca, vous vous méprenez quand vous dites « Les Maliens ont, du reste, pu apprécier, ces dernières semaines, à quel point certains de ceux qui se battaient pour faire partir IBK étaient davantage motivés par la part qu’ils pouvaient prendre dans un gouvernement de transition que par le « Mali nouveau » que tous ont à la bouche ». Sur quel élément factuel, sondage ou autre considération vérifiable vous appuyez-vous pour faire de telles affirmations ?
Pour vous « Ils étaient si prévisibles que, lorsqu’il leur a été demandé de proposer quelques noms pour le poste de Premier ministre, ils ont aligné une liste de quatorze noms ! Vous imaginez !.. ». En fait c’est vous qui ignorez tout du contexte de la désignation du Premier ministre de Transition sur laquelle le M5-RFP a pourtant informé l’opinion nationale et internationale en ces termes « la nomination d’un Premier ministre de transition fut l’occasion d’une insultante mise en scène, pour une fonction que le CNSP, jurant sur son honneur, avaient affirmé revenir « de droit au M5-RFP », et poussé la théâtralisation jusqu’à réclamer la transmission d’éventuelles candidatures.
En réalité, l’occupation de telle ou telle fonction dans la Transition n’a jamais été un objectif en soi au M5-RFP, ce qui explique que lorsque la demande de candidature avait été posée, il avait été simplement demandé à tout militant intéressé au sein de près de 400 composantes du Mouvement d’exprimer sa volonté.
Le nombre de quatorze candidatures décomptées se justifie par le fait qu’aucune concertation n’a pu être faite au sein du M5-RFP en quelques heures. Cet épisode a permis de mettre à nu le manque de sincérité dans l’intention déclarée de réserver au M5-RFP le choix du Premier ministre de transition ».
Vous n’avez sans doute pas lu ? Alors quand on ne s’informe pas on ne joue pas au grand clerc.
Au fait quel est votre projet ? Venir à nouveau offrir vos services pour polir l’image du nouveau pouvoir ? Bienvenue même si vous vous y prenez bien mal.
Cordialement votre !
Me Mountaga TALL
Source : Le Pays