En milieu de semaine l’ancien Président du Mali était sous les projecteurs avec Soumaila Cissé. Une réapparition qui montre bien que le Général jadis redouté pèse encore énormément dans le système de l’Etat.
Il y a deux semaines, en effet, Soumaila Cissé multipliait les consultations auprès des anciens locataires de Koulouba : du Pr Dioncounda Traoré à Moussa Traoré sans oublier Alpha Oumar Konaré, le chef de file de l’opposition en aura eu pour son périple. Mais ce qui attire le plus l’attention, c’est son entretien à huis clos avec le Général Moussa Traoré à sa résidence privée de Djikoroni-Para.
Des sources proches de Koulouba indiquent que ces retrouvailles ont été initiées par le Président IBK. En clair, lors de son tête à tête avec SOUMI la semaine passée, l’actuel homme fort de Bamako a invité le Général Moussa Traoré à joindre le Chef de file de l’opposition. Une propulsion au-devant de la scène qui rappelle une sortie similaire avec un protagoniste du monde religieux. Il s’agit notamment du Cherif de Nioro auprès de qui le Général Moussa Traoré avait été envoyé pour une médiation aux allures de Haut Représentant informel du Chef d’Etat, avec à la clé un voyage VIP aux frais de Koulouba concocté pour regagner Bouillé Haidara dans son retranchement naturel.
Si la posture du guide religieux diverge avec le gouvernement depuis le bras de fer entre le guide Mahmoud Dicko et le PM Boubeye Maiga, il faut noter que ses adeptes politiques demeurent proches de la majorité. En effet l’ADP-Maliba a une posture plus favorable aux actions du Chef de l’Etat qu’au bras de fer enclenché par l’opposition au lendemain de la présidentielle de 2018. En attestent les listes communes avec le RPM ou des cadors d’EPM comme l’ADEMA dans le cadre des législatives.
Est-ce à dire que le Général déchu par son homologue exilé à Dakar après Mars 2012 est le joker du Mandé Mansa ? Sa connaissance avérée de la question du Nord en plus d’être militaire de formation parlent pour lui. Aussi, Moussa Traoré aura fait 23 ans au pouvoir avant sa chute. Sa sollicitation à un moment où le dialogue politique était rompu sur fond de contestations post-électorales en dit long sur son influence auprès d’IBK qui lui avait du reste décerné le titre de « grand républicain ».
Reste à savoir le rôle qu’il jouera lors de la conférence nationale à vocation de trancher définitivement sur les réformes pour donner des chances d’application de l’Accord d’Alger qui frise la caducité après 4 ans de signature sans effet.
Idrissa KEÏTA
Source: Le Témoin