Situation sécuritaire, Dialogue national et la prorogation du mandat des députés, les membres des associations Adéma et Cnid, Fare An Ka Wuli, la Cstm, et le Forum des organisations de la société civile (FOSC) se sont prononcés sur ces différentes questions au cours d’une conférence de presse organisée le vendredi 28 juin à la Pyramide du souvenir.
Dans une déclaration lue par Mme Sy Kadiatou Sow, les associations Adéma et Cnid, Fare An Ka Wuli, la Cstm et le Forum des organisations de la société civile (FOSC) fustigent le comportement des pouvoirs publics dans la gestion du pays.
Selon la présidente de l’Adéma-association, le processus de dialogue national inclusif, tel qu’entamé par le gouvernement et le chef de l’Etat, ne s’inscrit nullement dans le cadre d’un vrai dialogue national inclusif. «On ne saura parler de dialogue national inclusif lorsque le gouvernement et le chef de l’Etat décident de manière unilatérale de son format et son contenu ainsi que des personnalités devant le conduire», a-t-elle expliqué.
Sans remettre en cause la qualité du triumvirat chargé de conduire le dialogue national inclusif, la présidente de l’Adéma-association estime que leur désignation devrait faire l’objet d’une large concertation.
Sur les sujets à débattre, l’ancienne ministre affirme qu’il appartient aux participants au dialogue national inclusif de convenir eux-mêmes, sans contrainte, ni directive quelconque, des réformes institutionnelles nécessaires, et toutes autres préoccupations majeures des populations. Ce qui n’est visiblement pas le cas.
La trahison de la représentation nationale
À propos du mandat des députés, la présidente de l’Adéma-association juge la prorogation illégale et illégitime. Elle n’hésite pas à parler de trahison par la représentation nationale, même si elle affirme n’être pas surprise. «Dans tous les cas, la majorité est tellement écrasante qu’on savait que cette loi allait passer comme une lettre à la poste», a-t-elle expliqué. Pour enfoncer le clou, Mme Sy Kadiatou Sow pense que la révision constitutionnelle est le principal motif de la prorogation du mandat des députés.
Il s’agit d’emmener les Maliens à réviser la Constitution afin de l’adapter à l’Accord d’Alger. Cela, pour faire plaisir aux rebelles qui ont pris les armes contre le Mali et la communauté internationale. «Et cela nous ne sommes pas d’accord ! On se soulèvera contre la mesure et on appellera le peuple à dire non», a-t-elle prévenu.
Le président des Fare An Ka Wuli, Modibo Sidibé, a, pour sa part, indiqué que le dialogue est absolument indispensable. C’est même une pièce maîtresse, précise-t-il. Toutefois, l’ancien Premier ministre estime qu’elle doit être faite dans une démarche méthodologique où on parlera de tout. Avant de terminer, le président des Fare An Ka Wuli a souhaité l’engagement du président de la République pour le Mali. Le pays, dit-il, a besoin de perspective.
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Wagadu