Membre du mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques, qui appelle à la démission du Chef de l’Etat, l’ancien premier ministre , Modibo Sibibé, s’exprimant, exige ‘’un changement radical de gouvernance’’ et prévient ‘’ rien ne leur découragera’’.
Dan cet entretien exclusif il revient sur certains faits saillants, Modibo Sidibé a, d’emblée, balayé d’un revers de mains les allégations qui font état que c’était un échec de la classe politique aujourd’hui d’être obligée de s’atteler à un Imam pour se faire entendre. « Certes, la classe politique à ses difficultés. Mais, nous sommes aujourd’hui dans un rassemblement de patriotes. Je ne vois pas de religieux comme vous dites. Il n’y a pas de citoyenneté religieuse, il n’y a qu’un citoyen. Je n’ai pas entendu de réclamations qui soient anti-républicaines ou qui soient anti démocratique par rapport à ce qui pourra advenir », rétorque –t-il aux détracteurs du M5-RFP.
Pour lui, contrairement à ce qui se raconte, on entend dans ce rassemblements des patriotes la colère des maliens qui ont souci de tout ce que les populations vivent au centre, au nord et partout ailleurs avec toutes ces âmes fauchées. Et d’insister toujours sur cette question que les politiques ne se cachent pas derrière les religieux, car, a-t-il dit, « depuis 2013, nous sommes dans l’opposition et nous y sommes. Nous avons toujours été convaincus que la réussite de ce combat réside dans le rassemblement des forces républicaines ».
Pour lui, la composition mosaïque et cosmopolite du M5-RFP s’explique par le fait que toutes ces entités qui y retrouvent ont un point fondamental commun. A l’en croire, aujourd’hui ce point s’est cristallisé autour de la situation du Mali, autour du fait que beaucoup sont venus à l’idée que le problème se trouve à la tête du pays et que c’est là qu’il faut trouver la solution. « Ce n’est pas mosaïque, c’est peut-être un moment historique que toutes les catégories sociales se retrouvent pour exprimer leur envie relative à un changement de gouvernance », ajoute l’ancien premier ministre.
S’agissant de l’offre de sortie de crise les contestataires proposent, Modibo Sidibé d’expliquer l’offre que les FARE ont remis au Président de la République il y a un an. Pour une sortie de crise, faut-il le rappeler, le parti FARE propose un processus, dans son projet de société Mali horizon 2030, qui démarre par une conférence des forces politiques et sociales sous le l’égide du Président IBK assortie d’un diagnostic commun de la situation du pays, l’organisation d’un dialogue de refondation, un pacte de stabilité avec tout le monde sur la sécurité, la croissance et le développement, un gouvernement de mission avec une extrême crédibilité pour ramener la confiance et l’apaisement. Laquelle, a-t-il poursuivi, va organiser un dialogue national endogène qui va définir le type de démocratie, des institutions modernes… « C’est ce que j’ai toujours dit : il faut mettre le pays en transition, il faut le refonder. Parce que les FARE ont cru que le choc que le pays a vécu l’a mis dans une situation critique comme si on était dans les années d’indépendances. Donc, il faut le refonder, le rebâtir et le transformer dans la durée… », insiste-t-il.
« Notre combat, c’est le Mali »
Pour ce faire, l’ancien premier ministre est paru avec un ton menaçant prévenant les gouvernants à ces termes : « Le Mali ne se fracassera pas parce que nous sommes là… nous serons sur les remparts… »
A ses dire, le combat d’aujourd’hui voudrait qu’on instaure « un changement radical de gouvernance, la réinstallation du pays dans une dynamique de changement pour qu’on arrête de penser qu’on va rester dans cette situation… ». Ajoutant ceux-ci : « Nous ne laisserons personne dénaturer notre combat, …personne nous découragera dans notre combat par quelque épouvantail que ce soit, Notre combat c’est le Mali, c’est de faire que ce Mali de générations de patriotes soit reconstruit, soit là pour les générations qui viennent pour qu’elles aussi soient des générations de patriotes. »
Visiblement déterminé à poursuivre ce combat entamé par le M5-RFP, l’ancien premier ministre a été tranchant : « le Mali ne peut pas rester comme ça et ne peut être géré comme il a été géré jusqu’à la date d’aujourd’hui. Ce changement de gouvernance, ce choc de gouvernance est absolument indispensable. Remettre le pays dans une dynamique de progrès, c’est le combat. Et ne vous en faites pas, car rien ne nous découragera… »
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net