Comme révélé par RFI mardi, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) accuse la force Barkhane de bavure. Ce groupe armé du nord du Mali, issu d’une scission d’Ansar Dine mais signataire de l’accord de paix de 2015, affirme que l’un de ses officiers, Eghlass Ag Babaye, et son jeune accompagnateur ont été tués samedi 11 décembre dans la région de Kidal par une frappe aérienne française. Un « assassinat extrajudiciaire » selon le HCUA, qui demande des comptes. L’armée française, elle, reconnaît une opération mais assure avoir visé un cadre Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM).
Selon un haut-gradé de l’Etat-major des armées françaises, ce n’est pas Eghlass Ag Babaye qui était visé. Cet officier du HCUA, membre du Comité de suivi de l’accord de paix, ne voyageait pas seul. Selon le haut-gradé français, l’homme qui accompagnait l’officier du HCUA était en fait un logisticien du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
« Nous avions une convergence d’éléments montrant qu’il s’agissait d’un proche du premier cercle de Seidane Ag Hitta », explique encore cette source. Seidane Ag Hitta est l’un des principaux chefs du Jnim et bras droit d’Iyad Ag Ghaly.
Une version balayée par la direction du HCUA : « Il n’avait que 15 ou 16 ans ! », s’indigne un porte-parole du mouvement, qui confirme que le jeune homme, prénommé Attaher, faisait bien partie de la famille de Seidane Ag Hitta. « Mais ce n’est pas parce qu’ils sont parents que ça fait de ce gamin un logisticien du GSIM », a-t-il ajouté.
Selon le haut-gradé français, l’objectif initial était de capturer les deux hommes, et c’est parce qu’ils auraient eux-mêmes ouvert le feu en sortant de leur pick-up que les soldats français auraient été contraints de riposter. Le HCUA confirme que les deux corps ont été retrouvés criblés de balles, à plusieurs dizaines de mètres de leur véhicule. Véhicule qui a quant à lui été stoppé par des hélicoptères et retrouvé complètement calciné.