Mot de la semaine : Condamnation

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Moussa Guindo meurtrier présumé
Moussa Guindo meurtrier présumé

Comme il fallait s’y attendre, le verdict dans le procès pour assassinat de l’Imam Yattabary est tombé le mardi 19 novembre 2019. C’est la peine maximale, à savoir la peine de mort, qui a été requise à l’encontre de Moussa Guindo, reconnu coupable. Cette peine, bien qu’existant dans la Constitution du Mali, n’a jamais été appliquée parce que sujette à un moratoire, comme le veulent d’ailleurs  les défenseurs des Droits de l’homme. Même si  cette conception des défenseurs des Droits de l’homme est aux antipodes de celle des associations musulmanes qui souhaitent son application, IBK est face à un dilemme.

Le Gouvernement n’est-il pas aujourd’hui entre le marteau des organisations des Droits de l’homme qui se battent sans succès pour son abolition et l’enclume des associations musulmanes qui sont favorables à son maintien et qui exigent d’ailleurs pour une des rares fois qu’elle soit appliquée sur Moussa Guindo ?IBK va-t-il encore une fois de plus  céder à la pression de l’Imam Mahmoud Dicko et ses partisans qui ont pris d’assaut la Cour d’Appel au cri de Allah Akbar et peine de mort pour Moussa Guindo en appliquant la sentence ? Surexcités, certains  manifestants ont exigé l’application de la décision immédiatement, alors que la loi a aussi autorisé le condamné à faire appel du jugement prononcé. Tout porte à croire que les avocats de Moussa Guindo feront appel de la décision de  justice au motif que l’intéressé ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales et par conséquent il doit être libéré.

La seule porte de sortie pour IBK, dans cette délicate affaire, est d’adopter le juste milieu, celui de commuer la peine de mort en perpétuité. Et cela, pour rester en phase avec les deux tendances opposées, à savoir les organisations des Droits de l’homme, qui sont les bras séculiers des bailleurs de fonds et de l’Occident et les nombreuses Associations musulmanes déterminées à exiger l’application de la décision de la justice. Il est fort  à parier que dans les jours, voire les semaines à venir, l’Imam Mahmoud Dicko lancera un appel à ses partisans, comme il l’a fait ce mardi 19 novembre 2019 à la Cour d’appel. Il pourrait mener pression sur le gouvernement afin qu’il diligente l’application de la peine mort pour qu’enfin ils puissent faire leur deuil.Connaissant sa grande capacité de mobilisation, il est à craindre qu’on puisse assister encore à un bras de fer entre les deux anciens amis, IBK et Dicko, qui sont aujourd’hui chien et chat. Alors, autant anticiper en adoptant une posture beaucoup plus conciliante ou négocier en douce avec l’imam pour éviter tout scénario catastrophe, surtout compte tenu de la situation extrêmement  tendue sur le plan sécuritaire.

Le gouvernement doit user de tous les moyens diplomatiques pour étouffer la latente révolte dans l’œuf au grand bonheur du peuple malien. Une sous-estimation d’une quelconque crise serait synonyme de négligence et de faute grave, dont les conséquences pourraient être incommensurables. Gouverner c’est prévoir, mais aussi anticiper.

En somme, la balle est dans le camp du Président de la République, lui qui est le père de la Nation. Il est attendu pour prendre une décision et c’est cette décision qui définirait la conduite à tenir pour les uns et les autres.

Youssouf Sissoko

Source : Inf@sept

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