Mot de la semaine : Symboles

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Le mois de mars a un triple symbole pour le peuple malien. Il est le symbole de la fierté pour avoir été le mois  de la libération, au prix d’énormes sacrifices,  du Peuple de la dictature du régime militaire du Général Moussa Traoré, un 26 Mars 1991.

Cette libération a été rendue possible grâce à la détermination du vaillant peuple malien, qui s’est levé comme un seul homme pour dire non à la dictature, à l’oppression et oui à la Démocratie.

Le second symbole, pour la femme malienne et pour celle du monde, est l’officialisation par les Nations Unies en 1977, du 8 mars comme  la Journée Internationale des Femmes.

Cette journée est, à n’en pas douter,  celle de la libération des femmes, ou du moins  de la reconnaissance de leurs droits, après plusieurs décennies de lutte et de sacrifices. Le 8 Mars est non seulement  la date de consécration de ce combat au féminin ; mais aussi et surtoutle symbole de l’opiniâtreté de la femme.

Elle reste une préoccupation majeure, même de nos jours, et une brûlante actualité tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas une réalité. A côté de ces deux symboles fortset d’une grande noblesse, il y a un 22 mars 2012, date du vacillement de la démocratie, du recul en termes de Droits et libertés.

C’est ce jour qu’une junte militaire avec à sa tête un jeune Capitaine du nom d’Amadou Haya Sanogo, s’est accaparée d’un pouvoir, véritablement chancelant, miné par la corruption et  le clientélisme.

Le régime ATT s’est effondré comme un gigantesque château de cartes construit sur une dune de sable. Jamais un coup d’Etat n’a été aussi banal, aussi stupide que celui perpétré par la junte militaire de Kati.

Ce coup d’Etat, s’il a été unanimement condamné par tous les démocrates et légalistes, il  n’en demeure pas moins, le facteur déclencheur  de la  rébellion qui a failli venir à bout du Mali. Il est à la base de la crise multidimensionnelle dans laquelle le Mali est plongé depuis plus de 7ans.

Pour tous les observateurs de la scène politique malienne, le 22 mars a fait tomber indéniablement les masques d’une embellie de notre démocratie qui n’en était pas une. Il a permis une  remise en question de notre  pratique démocratique et montré les failles de nos institutions. Bref, il a fait basculernotre démocratie, pourtant citée en exemple dans une sous- région, voire un continent où l’alternance par la voie des urnes était devenue  une denrée rare.

En somme, le mois de mars, au-delà des symboles qu’il recouvre pour notre pays et même pour le monde entier, doit être un mois à la fois de fierté et d’inquiétudes. Donc, un mois de méditation, de recueillement et de prière.

Youssouf Sissoko

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