MOUSTAPHA ADRIEN SARR sort de sa réserve. Via la présentation d’un rapport, le Directeur général du Fonds de garantie du secteur privé (FDSP)a tenu à lever le doute sur la gestion des « Fonds covid » mis à la disposition de sa structure pour accompagner les entreprises.
L’Etat a mis à la disposition du Fonds de garantie du secteur privé (FDSP) 20 milliards de F CFA pour accompagner les entreprises impactées par la Covid-19. Selon Moustapha Adrien Sarr, Directeur général (DG) du FDSP, aujourd’hui, les possibilités financières autorisent le FDSP à faire plus que les objectifs de l’appui du gouvernement. « Pour me résumer, les comptes sont bons et ils l’ont toujours été. L’argent n’attend qu’une utilisation optimale par les entreprises et les banques », a déclaré le DG du FDSP lors de la présentation du rapport de son service le 22 octobre 2021, à Bamako.
Le rapport du Vérificateur général (Vegal) sur la question souligne que 6,5 milliards de F CFA n’ont pas été justifiés. Mais, Moustapha Adrien Sarr a bien rapporté que la totalité des 20 milliards de FCFA a été reçue dans les comptes du FDSP-SA. « Cela a été, certes, par fraction et dans le temps (un an), mais, au finish, on les a reçus », a expliqué le DG du FDSP.
Il se trouve qu’à la date de la mission du BVG, la situation comptable de ces fonds donnait la répartition suivante : 13,5 milliards de F CFA en dépôt à terme et 6,5 milliards en dépôt à vue rémunéré, a indiqué le DG du FDSP. « Au bénéfice de ces clarifications, nous gardons notre sérénité en ne restant focus que sur ce qu’il faut faire pour que les difficultés de financement des entreprises privées soient résorbées », a affirmé M. A. Sarr.
Le DG a affirmé que ces 20 milliards n’ont jamais quitté un seul instant les comptes du FDSP-SA. « Autrement dit, pas le moindre sou n’est allé ailleurs que dans lesdits comptes », a-t-il expliqué. Selon lui, aujourd’hui, l’argent disponible est bien au-delà de 20 milliards parce qu’entre-temps, ces fonds ont pu produire des intérêts qui sont venus encore augmenter la capacité du Fonds à accompagner les entreprises.
L’institution qu’est le FDSP est un établissement financier soumis à la loi bancaire. Donc, elle est sujette à un dispositif de contrôle à cinq (5) niveaux : le dispositif de contrôle interne, les commissaires aux comptes, le comité d’audit, le Conseil d’administration et le dispositif de surveillance et de régulation de la Banque centrale. Pour ce qui concerne le Conseil d’administration, sur les 10 administrateurs, il y a 7 banquiers dont 4 anciens ou actuels directeurs généraux de banque. « Croyez-vous un seul instant qu’il puisse y avoir un problème sur 6,5 milliards de F CFA avec tout ce dispositif ? Je pense vraiment que NON », a précisé le DG du FDSP.
Le DG estime qu’il ne se sent pas dans les moindres droits de porter un quelconque jugement que ce soit sur le rapport du BVG, une structure qui joue un rôle crucial dans l’amélioration de la gouvernance. « Et pour être positif et franc, leur suivi, que nous espérons d’ailleurs permanent sur toute la durée de ce programme, nous permet nous-mêmes de nous ajuster dans notre gestion, afin d’être encore plus performants », a-t-il ajouté.
A en croire le DG du FDSP, dans ledit rapport, il y a une petite confusion entre « dépôts de confort » et « dépôts à terme ». Pourtant, il est bien explicité dans la convention que le FDSP a signé avec l’Etat, que les « dépôts de confort » intègrent à la fois les dépôts à terme, qu’on appelle populairement « compte bloqué », et les dépôts à vue.
En parlant de l’intéressé, notons bien que Moustapha Adrien SARR est un cadre supérieur de banque hyper qualifié. Il est, en effet, juriste de droit privé doublé de financier et il cumule 30 ans d’expériences dont 27 ans à la BNDA, l’une des banques les mieux gérées du Mali. Il a été dans cette banque tour à tour Directeur juridique, Directeur d’agence, Directeur des engagements, Président du comité de crédit où il a pu distribuer plus de 500 milliards de bons crédits en 3 ans. Depuis qu’il est à la tête du Fonds de Garantie pour le Secteur Privé, il y a 2 ans et demi, tous les indicateurs de performance en gestion ont été au moins multipliés par 3.
Sur ce rapport du Vegal, son Conseil d’administration a estimé qu’il gère ces fonds dans les règles de l’art et l’a félicité en lui renouvelant sa confiance.
A SEYDOU FANÉ
Les Echos