Mouvement Vert Jaune Rouge : Lettre ouverte au Peuple Malien

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Yagaré Baba Diakité
Yagaré Baba Diakité

« Après le choix de Bah Ndaw, évitez un mauvais casting pour le Premier Ministre »

Passée l’euphorie de la désignation et de la prestation de serment du Président et du Vice-président de la transition, les maliennes et maliens doivent se poser les bonnes questions quant à leur devenir.

Monsieur Bah Ndaw, Colonel Major à la retraite, et Assimi Goïta, Colonel en activité et non moins Président du CNSP, ont été respectivement désignés et investis Président et Vice-président de la transition.

N’étant pas dans les secrets du choix, nous n’allons pas nous étendre sur les critères qui ont milité en faveur  de la désignation de Monsieur Bah Ndaw comme Président de la transition.

Sans lui contester toutes les belles choses qu’on dit de lui, nous sommes un peu dubitatifs sur ce choix. Contrairement à bon nombre de nos concitoyens qui applaudissent à rompre les os de leurs mains, nous sommes plus qu’inquiets de l’avenir de ce pays qui doit aller au-delà de cette transition que nous souhaitons très apaisée et réussie.

Le Mali est confronté à un grave problème de sécurité et à une corruption devenue endémique et tant d’autres difficultés qui ont fini par plonger la grande majorité de la population dans une pauvreté qui crève les yeux. Et, au regard de l’insécurité et de la corruption, des compatriotes pourraient penser que le choix du Colonel major à la retraite pour conduire la transition est judicieux.

Pour notre part, nous pensons le contraire. Pour diriger cette transition, le Mali aurait dû faire le choix d’un technocrate jouissant d’une probité morale irréprochable, rompu à la tâche et transpirant un carnet d’adresses dans les sphères financières internationales. Malheureusement, malgré sa grande probité morale et ses qualités saluées par tous, Bah Ndaw a fait toute sa carrière dans l’armée, avant de faire valoir ses droits à la retraite. Et, logiquement, il ne saurait être ce technocrate qui tutoie le milieu financier international, avec un carnet d’adresses suffisamment fourni pour drainer de gros bailleurs vers notre pays.

Etant entendu qu’à bien réfléchir sur la situation de notre pays, nous arrivons à la conclusion que tous les problèmes qui nous assaillent tirent leur source du manque de ressources conséquentes pour financer le développement. Du financement des infrastructures pour la mise à disposition des services sociaux de base (Education, santé, assainissement et eau potable…), au financement des grandes infrastructures de développement, passant par la dotation du pays d’un système de défense et de sécurité à hauteur de souhait et capable de faire face aux enjeux et défis actuels et avenirs, il nous faut des ressources que nous n’avons pas forcement chez nous. Et, plus qu’hier cela sera plus vrai pendant cette transition, avec les caisses de l’Etat qui sont au plus bas de leur niveau.

Et, au regard de tout cela, il nous fallait faire l’option du choix d’un homme ou d’une femme qui a des capacités de mobilisation des ressources financières extérieures. Et, c’est cette raison principale qui nous fait dire que le casting aurait dû aboutir à un tout autre choix que Bah Ndaw.

A notre sens, le Mali et les maliens devaient voir cette transition comme une opportunité à saisir pour lancer la base d’un véritable processus de développement.

Le pays a d’énormes potentialités, mais il faut des hommes et des femmes, fortement encrés dans nos valeurs sociétales et fortement ouverts sur le monde, surtout avec de fortes connexions dans les milieux financiers, pour les transformer en richesses.

Après le choix de Bah Ndaw, comme Président de la transition, ceux qui ont la lourde tâche de choisir le Premier Ministre, doivent tout faire pour éviter  un mauvais casting. La réussite de la transition et l’après transition, dépendra de leur choix. Il faut choisir  un Premier Ministre qui aura l’intelligence des enjeux et défis de l’heure et doter d’un carnet d’adresse qu’il pourra mettre au profit du développement rapide et harmonieux du Pays.

Que Dieu veille sur le Mali et les Maliens, dans une Afrique et un monde apaisés.

Bamako, le 26 septembre 2020

Yagaré Baba Diakité

Président du Mouvement Vert Jaune Rouge

Source : Lerepublicainmali

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