MR ABDOULAYE DIOP, CHEF DE LA DIPLOMATIE MALIENNE : « LE MALI N’EST PAS EN TRAIN DE SOUS-TRAITER SA SÉCURITÉ, MAIS IL VEUT SE DOTER DE CAPACITÉS NÉCESSAIRES POUR ASSURER LUI- MÊME SA PROPRE SÉCURITÉ »

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Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne
Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne

Fraîchement débarqué de Moscou où, il avait eu plusieurs jours de travail avec son homologue russe, Mr Abdoulaye Diop, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, nous a accordé un entretien. C’était le week-end dernier, dans le salon d’honneur de l’Aéroport International Modibo Keïta-Bamako Senou. Interview-bilan d’une visite de travail bien remplie à Moscou.

Bonjour Mr le ministre. Si on vous demandait de nous faire un bilan de votre visite de travail avec votre homologue russe, à Moscou, que diriez-vous ?

C’était une visite qui nous a permis de lever les équivoques sur la coopération russo-malienne ; mais aussi, de renforcer davantage cette coopération, qui s’étend, désormais, à plusieurs autres domaines, jugés vitaux pour le peuple malien.

De quels équivoques voulez-vous parler ?

Notamment, celle avec le Groupe Wagner qui a fait et continue de faire les choux des médias Outre-Atlantique. Je rappelle à ceux qui en doutent encore que nous n’avons signé aucun contrat avec des paramilitaires russes ; mais plutôt avec la Russie sur les questions de défense et de sécurité. Je me suis rendu à Moscou pour voir dans quelle mesure le Mali et la Russie peuvent étendre cette coopération à d’autres domaines, d’autres secteurs. Donc, j’étais à Moscou pour réaffirmer notre volonté de coopérer avec la Fédération de Russie pour le renforcement de notre coopération. Le Mali n’a rien à cacher en venant à Moscou. Parce que c’est une relation qui n’est dirigée contre personne ; mais qui est censée prendre en charge les préoccupations des Maliens pour assurer leur propre sécurité.

Pouvez-vous nous citer quelques-unes de ces préoccupations ?

Il y a, d’abord, la dotation des FAMas en matériels lourds, en munitions, et en avions de combat ; sans oublier la formation de nos soldats et de nos officiers pour les rendre plus efficaces dans la lutte contre le terrorisme et le banditisme résiduel au Nord du pays.

Avez-vous discuté, avec votre homologue russe, sur l’impossibilité de tenir les élections en février 2022 ?

Bien sûr ! Contrairement à certains pays, la Russie s’est montrée très compréhensive à l’égard du Mali.

Que lui avez-vous dit à ce sujet ?

Je lui ai dit que sur les 19 régions du Mali, seules 5 seront à mesure de tenir les élections. Une façon de lui faire comprendre que ce n’est pas la volonté politique qui manque chez les autorités maliennes pour organiser ces élections ; mais c’est pour des raisons objectives de sécurité que le Mali ne peut organiser ces élections. Et, à mon avis, les autorités russes se sont montrées compréhensives à ce sujet.

Qu’avez-vous à dire à la France qui fait pression sur la CEDEAO, qui menace de prendre des sanctions contre le Mali, si les élections ne sont pas organisées en février 2022 ?

Je vais me répéter, comme diraient certains, la répétition est pédagogique. Le Mali ne permettra à aucun pays, à aucune institution, de lui dire avec qui il doit traiter. Ça, c’est fini. C’est aux Maliens et à eux seuls de décider ce que sera leur pays. Et personne d’autre.
Aussi, je voudrais préciser que le Mali n’est pas en train de sous-traiter sa sécurité, il entend se doter des capacités nécessaires pour assurer sa propre sécurité.

Merci de nous avoir accordé cet entretien, malgré votre emploi du temps très chargé.

De rien, Le Mollah. Je reste disponible pour le « Palmipède » que j’ai plaisir à lire chaque mercredi.

Propos recueillis par Le Mollah Omar 

Source : Canard Déchainé

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