Négociation avec les terroristes : IBK ne doit-il pas des excuses publiques à l’imam Dicko ?

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IBK, Mahmoud Dicko
IBK, Mahmoud Dicko

Sans doute aucun, le processus de négociation avec des groupes terroristes est en cours. Le président Ibrahim Boubacar Kéita lors de son passage récent à Addis-Abeba l’a dit sur les ondes de la Radio France internationale et France24 télévision. Bonne nouvelle, pas seulement au plan sécuritaire, mais aussi pour certaines figures de ce pays à l’image de l’Imam Mahmoud Dicko dont l’honneur avait été souillé dans le passé.

‘‘J’ai le devoir et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, nous parvenions à un apaisement. Le nombre de morts dans le Sahel devient exponentiel. Je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées…Nous ne sommes pas des gens butés, bloqués ou obtus’’, réponse d’IBK sur le plateau conjoint RFI et France 24. La question à lui adressée avait trait au processus de négociation avec les groupes terroristes annoncé par le Pr Dioncounda Traoré : ‘‘Dioncounda est à ma mission.’’ a aussi précisé le président IBK.

Un réveil tardif

Il y a trois ans, en décembre 2017, Abdoulaye Idrissa Maïga démissionnait de son poste de Premier ministre. Il ne fit bagage seul, mais avec l’Imam Mahmoud Dicko qui avait aussi ses bureaux dans les locaux de la Primature en tant que chef d’une mission de bons offices dont la tâche était de prendre contact et langue avec les protagonistes de la crise malienne, notamment les chefs terroristes Iyad Ag Aly et Amadou Kouffa.

Cette mission conduite par l’imam Dicko qui était déjà parvenue à nouer des contacts avec le cerveau du jihad au Mali Iyad Ag Aly, n’était pas la bienvenue selon IBK. Il l’a dit en février 2018 dans les colonnes de ‘‘Le Monde’’ répondant à la question sur une probable négociation avec les terroristes : ‘‘Pas question ! Le président du Haut Conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko, avait reçu mandat de l’ancien premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga de conduire une mission de bons offices dans le centre et le nord du pays. Je l’assume en tant que chef de l’Etat, mais j’étais bien loin de l’approuver. Nous avons mis fin à cette mission…’’, a-t-il dit comme si pour nous dire que l’imam Dicko avait raison.

La France a-t-elle enfin donné son aval ?

Visiblement oui. Le discours tenu par le président français Emanuel Macron le 13 janvier sous la tribune du sommet du G 5 Sahel à Pau en est une illustration. Il y a étalé un nouveau plan contre le terrorisme, mais pas dans son ensemble : ‘‘La priorité c’est l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS)’’, a-t-il dit sans pourtant se prononcer sur le cas de la coalition du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), principale figure du terroriste au Mali. Est-ce à dire que ce groupe terroriste n’est plus dans la mire des opérations militaires. Nous sommes tentés de croire au regard de l’évolution des faits.

Par ailleurs, d’aucuns soutiennent que les gouvernants actuels du Mali avec au premier rang le président IBK, ont toujours eu volonté de négocier avec les groupes terroristes et l’ont toujours tentée, cette négociation, en catimini sans avis favorable de l’ami gaulois qui avait jusque-là misé sur l’option militaire. Et si Bamako devait négocier avec Iya Ag Aly, la France militaire aura toujours une raison d’exister au Sahel avec la nouvelle guerre annoncée contre l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS) de Abou Walid Al-Sahraoui.

Djibi Samaké

Source : La sirène

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