Le Dr Dioncounda Traoré est considéré comme un enfant béni à cause de son dévouement à ses parents, et qu’à ce titre, il arrive à avoir tout ce qu’il souhaite dans la vie sans se livrer à une véritable bataille meurtrière dans l’arène politique. Cela est une réalité. Quelques exemples étayent cette assertion. En effet, après le départ d’IBK de la présidence de l’ADEMA-PASJ en 2001, c’est Dioncounda qui a pris la tête de ce grand parti au Mali, lorsqu’il était le 1er vice-président. En prenant ce poste à la suite d’un congrès extraordinaire, il a prononcé cette phrase : « IBK est parti, mais l’ADEMA-PASJ demeure ».
Il a conduit l’ADEMA-PASJ à l’élection présidentielle de 2002, avec comme candidat Soumaïla Cissé. Ce dernier s’est classé finaliste contre le président ATT qui a été finalement élu. Dioncounda a reçu à redresser le parti, en rassemblant ce qui pouvait l’être encore. C’est dans ces conditions qu’il a été élu président de l’Assemblée nationale de 2007 jusqu’en avril 2012 avant d’être désigné comme président de la transition d’avril 2012 à septembre 2013. À ce poste, il a échappé à un assassinat monté par la junte militaire. D’ailleurs certains hommes politiques, pensent que cet assassinat ciblé, ainsi que toutes les marches faites contre lui après sa désignation à ce poste ont été financés par l’actuel président de la République qui le traitait d’être un des fautifs de la situation dégradée du Mali de 2011 à 2012.
À cause de cette baraka, il a pu sauver le Mali d’une invasion certaine par les terroristes, les djihadistes amenés par le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) en faisant appel à l’armée française, même si après, François Hollande a changé d’objectif en transformant sa mission de sauvetage en occupation territoriale et de soutien au MNLA, tout en empêchant l’armée malienne d’occuper Kidal. Il a refusé de livrer la base de Tessalit aux Français alors qu’il était Président de la transition parce qu’il savait que son papa Feu le Colonel Boubacar Traoré faisait partie des officiers qui ont demandé le départ de l’armée française du Mali. Jusque-là que la France en veut aux dirigeants maliens pour ce faire.
Pendant 23 ans le Général Moussa Traoré a pu résister à cette demande de la France. Il a donc fallu l’arrivée d’IBK à la tête du pays pour voir les bases maliennes remises à l’armée française à travers un accord de coopération militaire signé le 16 juillet 2015 après la débâcle de l’armée malienne à Kidal le 21 mai 2014 qui nous a jeté dans les bras de l’hexagone, pieds et mains liés . Puis vint l’accord d’Alger imposé par la France au Mali pour ne rien arranger. Notre armée n’aura plus un caractère national, car les éléments qui vont rester dans les régions du nord seront constitués à 66% par les ressortissants de ces localités. Ces troupes seront commandées par des officiers originaires des régions du nord.
Également les populations du sud vont prendre en charge pendant 20 ans, le financement du développement des régions du nord alors que les populations du sud ne sont dans meilleures conditions. L’armée malienne est interdite de présence à Kidal et Tessalit. Moins que cela, le Pr Dioncounda a refusé de signer l’accord de Ouaga en juin 2013 dans une certaine forme. Par ce geste, les Maliens ont fini de se convaincre du patriotisme de Dioncounda. Tout le peuple malien est convaincu que le Pr Dioncounda n’avait pas signé l’Accord d’Alger dans sa forme actuelle. D’ailleurs, il faudra rappeler qu’IBK a refusé la mise en œuvre de l’Accord de Ouaga en le traitant d’accord qui trahit le peuple malien alors que cet accord donnait un avantage certain au Mali.
Dioncounda a gardé le silence total par devoir de réserve en qualité d’ancien président. En nommant Dioncounda Traoré comme son Haut représentant au centre, le Président IBK est-il réellement conscient que c’est lui qui a plongé le Mali dans cette situation grave et déshonorante pour un peuple vaillant depuis le 13e siècle.
IBK s’est-il demandé avec quoi Dioncounda va pacifier le centre, là où l’armée malienne a échoué avec 13 000 éléments. Au centre, ce sont les terroristes bien armés qui occupent le terrain et disposent d’armes sophistiquées et des moyens de déplacement simples comme des motos. Ils sont sourds aux dialogues. Si Dioncounda doit intervenir, ça sera après que l’armée malienne ait proprement nettoyé toute la zone du centre en la débarrassant de toute cette racaille. La preuve a été donnée ces temps-ci par les FAMA en détruisant les caches des djihadistes. Dioncounda n’a pas d’armée pour ce faire, même s’il a été ministre de la Défense et chef des armées. IBK se trompe donc une fois de plus de casting, car son premier couteau devrait être les FAMAs bien équipées, bien motivées, bien commandées par des officiers intègres, prêts à donner leurs vies pour sauver la nation.
Le second couteau doit être constitué par les leaders religieux, le Réseau des communicateurs traditionnels, les anciens présidents, la révision de la constitution, le bon découpage territorial et non celle en gestation imposée par la France et les Nations-Unies dans le but de donner le pouvoir à une minorité démographique au détriment d’une majorité démographique. Depuis l’élection d’IBK à la tête du Mali, il est toujours dans de mauvais castings qui coûtent cher humainement et financièrement au peuple malien. Que Dieu sauve le Mali !
Siramakan KEITA
Source: Le Carréfour