Nomination du Premier ministre : Entre surprise et désapprobation

0
97

Le lundi 22 avril 2019, le président de la république a procédé à la nomination de Boubou CISSE comme Premier ministre à la suite de la démission Soumeylou Boubèye Maïga. Place aux réactions !

L’URD a pris acte de la nomination du nouveau Premier ministre Boubou CISSÉ, ‘’le félicite et lui souhaite bonne chance’’. L’URD rappelle, dans le même communiqué,  que ‘’lors des échanges que l’honorable Soumaïla Cissé a eu avec le Président Ibrahim Boubacar Keïta le samedi 20 avril 2019, ce dernier ne l’a nullement informé de son choix ni du profil de celui qu’il entendait nommer comme Premier ministre’’.
 Quant à la Plateforme Pour le Changement de Moussa Sinko Coulibaly, elle « exprime sa totale désapprobation à la suite des mensonges diffusés dans les communiqués officiels de la présidence de la République, demande à la présidence de cesser son mépris et respecter l’opinion nationale ». Aussi, la Plateforme Pour le Changement considère la nomination de Dr boubou Cissé comme « une occasion ratée de changer de gouvernance ».

Le Bureau Politique National du Rassemblement pour le Mali (BPN-RPM), de son côté, salue l’initiative du Président de la République de consulter les différentes forces politiques en vue de la formation d’un Gouvernement de mission.

Tout en félicitant le nouveau Premier ministre pour la confiance placée en lui par le Président de la République, le parti présidentiel l’a toutefois exhorté ‘’à inscrire son action sous le signe du rassemblement souhaité par le Président de la République et à former son Gouvernement sur la base de consultations avec l’ensemble des forces politiques, majorité et opposition’’.

Le RDPM de l’ancien premier ministre, Cheick Modibo Diarra  dans un communique  déclare prendre acte de la décision du chef de l’Etat tout  en prenant  ses distances sur une éventuelle  révision constitutionnelle.

Réaction plus virulente de la part de L’Alliance Démocratique pour la Paix (ADP-MALIBA), qui tout en prenant acte de la nomination du premier  Ministre  a tenu à prévenir : « Au vu de la situation actuelle du Mali, le nouveau Premier Ministre n’aura aucun délai de grâce de la part de l’opposition que nous représentons. Il y a péril en la demeure et l’urgence est trop importante.

Nous connaissons mieux que quiconque les méthodes de travail du Docteur Boubou Cissé et ce, depuis qu’il est Ministre des Mines. Si, dans les conditions actuelles, le nouveau Premier Ministre décide d’agir comme il a eu à le faire dans le passé en soutenant des prédateurs étrangers  pour affaiblir à dessein ses propres compatriotes, il trouvera face à lui un Peuple engagé et déterminé à lui faire barrage ».

Quant au FARES, il regrette que le Président de la République  n’ait tiré les enseignements  de la crise actuelle  en procédant de manière  unilatérale  à  la nomination  du Premier ministre.

Ces différents positionnements de la classe politique dénotent déjà une certaine déception pour ces tombeurs du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.

Si le communiqué de la présidence, annonçant le départ de SBM évoquait des consultations pour la mise en place ‘’d’un gouvernement de large ouverture’’, force est de reconnaître que le choix d’un PM relève du pouvoir discrétionnaire du seul Président de la république, conformément à la constitution qui, dans son Article 38, stipule : « le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions ».

Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’heure n’est plus aux petites querelles politiciennes, mais de faire front commun pour sauver la nation en péril. C’est sur ce front que l’ensemble des partis politiques et les organisations de la société civile sont attendus.

Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que les défis actuels auxquels fait face la République obligent chaque Malien à un don de soi pour que nous puissions sortir de cette crise profonde.

Ainsi, le nouveau gouvernement qui sera formé par le nouveau PM doit se mettre rapidement à la tâche pour relever les défis comme : la crise scolaire, sécuritaire ; la défense de l’intégrité territoriale, la santé des Maliens, la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption.

Mémé Sanogo

SourceL’Aube

Laisser votre commentaire