A la tête de l’une des plus grandes communes de Kati composée de 25 villages, Nouhoum Kélépily, ce fruit du mouvement pionnier du Mali est nommé depuis 2016 à la tête de la commune du Mandé comme Président de l’autorité intérimaire. Aujourd’hui, cette commune bouge grâce aux bonnes actions et gestion de Kélépily qui a été et demeure un artisan majeur qui réalise beaucoup d’œuvres sociales et d’utilité publique. Dans un entretien qu’il a bien voulu accordé, ce jeudi 23 juin 2022 à son bureau sis à l’ACI 2022, à votre hebdomadaire « Le Pélican », le Président de l’Autorité Intérimaire est resté confiant et déterminé à faire de la commune du Mandé, l’une des plus belles et développées du Mali. Lisez plutôt !
« Le Pélican » : Bonjour M., veuillez-vous présenter à nos lecteurs !
Le Président de l’Autorité Intérimaire : Je m’appelle Nouhoum Kélépily, je suis le Président de l’Autorité Intérimaire de la Commune du Mandé.
Quelle fonction, occupiez-vous avant votre nomination ?
Bon ! Dans la vie professionnelle, je suis le Directeur Général de la Société Générale de Bâtiment, d’Electricité et de Climatisation (SO.GE.B.EC SARL.) J’ai été un conseiller municipal en qualité de président de la commission de finance de 2009 à 2016. Suite aux élections de 2016, j’étais le 2è adjoint au Maire, lesquelles élections ont été annulées. C’est par la suite que j’ai été nommé président de l’Autorité Intérimaire.
Racontez-nous, pourquoi l’Administration vous a choisi comme Président de l’Autorité Intérimaire ?
Je pense que rien n’est gratuit. Avant mes premiers pas dans la politique, j’animais le sport dans la commune et j’étais le seul dans les 25 villages, à mettre en jeu la coupe entre les jeunes. Et de 2006 à nos jours, cette coupe là continue. J’ai eu à poser les tôles de trois salles de classe à Farabana, alors que je n’étais pas maire, cela m’a couté deux millions payés de mes poches. Il y a un pont à Samanko où les gens mouraient dedans, c’est moi qui ai mis les garde-fous. Il y a un village où il y avait un problème crucial d’eau potable, j’ai démarché l’ONG fondation ADA, à travers la présidente, pour faire un forage et ce problème est un mauvais souvenir aujourd’hui. Moi-même, j’ai eu à faire un forage de ma poche dans un village que je tairais le nom. Je fais beaucoup d’actions sociales. Quelqu’un aurait soufflé cela au Gouverneur qui a bien voulu porter son choix sur moi, j’estime que cela pourrait être l’un des facteurs. L’administration a peut-être pensé que compte tenu de mes relations avec les populations qui seraient un facteur de rassemblement dans la commune.
Vous êtes acteur politique, mais de quel parti ?
Je suis acteur politique. Je suis UDD pour le moment comme je n’ai pas encore démissionné.
Est-ce que vous êtes en bonne intelligence avec vos conseillers communaux ?
Pour le moment, il n’y a aucun souci entre les conseillers de la commune du Mandé et moi. La preuve est que la commune marche à merveille. Tout ce que je fais, c’est de concert avec le conseil communal. Je suis à la tête, mais tout ce qu’on pose comme acte, c’est à l’actif du Conseil communal. Parce que si eux ne sont pas d’accord, je ne peux rien faire ; nous sommes en bonne intelligence, nous sommes en train de travailler main dans la main pour que la commune avance. Tous les conseillers de la commune rurale du Mandé, sans exception sont résolument engagés pour le développement de la commune, ce n’est pas moi seul.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres communes du cercle de Kati ? Et qu’est-ce que l’on peut trouver chez vous et que l’on ne trouve pas ailleurs ?
Il y a la zone agricole de Samanko, les périmètres maraichers des centaines d’hectares, il y a une école de formation des moniteurs d’agriculture, l’ICRISAT qui est un centre de recherche international, nous avons deux camps de formation militaire, l’usine de tracteurs, etc.
Quelles sont les principales activités de votre commune ? Et êtes-vous enclavés ?
Pas trop hein, parce qu’il y a deux grandes routes nationales qui traversent la commune et toutes mènent en Guinée. La route de Kangaba et celle de Siby, on ne peut pas dire qu’on est aussi enclavé que ça. Quant aux principales activités, il y a l’agriculture, l’élevage, la pêche, le commerce. Nous faisons frontières avec la commune de Siby, de Bangoumana, la commune IV, le fleuve et le mont manding et on fait aussi frontière avec la forêt classé.
Actualité oblige, la semaine dernière, le Président de la Transition s’est rendu, lundi 20 juin 2022, dans votre commune, dites-nous les raisons et quel bilan tirez-vous de ce déplacement ?
Le Président de la Transition est venu pour la remise symbolique des clés de trois tracteurs sur 225. Mais cela voulait dire beaucoup de choses. Son engagement envers le monde rural. Un président qui se déplace pour venir remettre des tracteurs, cela veut dire qu’il est engagé pour aider le monde rural, premier aspect. Le deuxième, c’est la mécanisation de l’agriculture au Mali. Parlant du bilan, vous avez vu le monde ! Cela veut dire que les maliens sont unis derrière leur président. Le monde est sorti pour l’acclamer, le féliciter, l’encourager. Cela veut dire qu’il y a une union sacrée derrière le président pour faire face à l’adversité que nous vivons aujourd’hui. Ce qu’on tire comme bilan, c’est la manifestation de l’unité autour du président de la transition.
Le Président de l’Autorité Intérimaire, d’où proviennent les ressources de votre collectivité ? Les TDRL seulement, ou y a-t-il d’autres ressources ? Vos fonds ADRS, comment vous les utilisez ?
Les ressources, nous avons les TDRL, les taxes municipales que les commerçants, les gens qui occupent le long du goudron, au marché, doivent tous payer. Le fonds ADARS, ce sont les appuis de l’Etat, il y a deux aspects l’entretien courant des bâtiments, par exemple, la dégradation des écoles, un fonds vient pour cela qui est normalement géré par la mairie. Ce fonds a pour but de favoriser la scolarisation des pauvres, des enfants démunis. C’est pour pallier le problème des enfants qui n’arrivent pas payer les cotisations dont les coopératives. Donc, ce fonds une fois allouée personne n’a le droit de renvoyer un enfant. C’est aussi un appui au CGS pour gérer les problèmes courants de l’école. Et cet appui nous vient régulièrement.
L’Etat malien a cédé un certain nombre de compétences aux collectivités territoriales, notamment la santé, l’éducation, l’hydraulique, etc. Est-ce que ces transferts de compétences sont une réalité dans votre commune ? Sinon, quels sont les problèmes que vous connaissez ? Depuis que vous êtes aux affaires, qu’elles sont vos réalisations ?
Ce transfert de compétences est une réalité, toutes les infrastructures hydrauliques sont affectées à la mairie, c’est la mairie qui se charge de la gestion. Les salaires des enseignants sont pris en charge par la mairie, l’argent est versé dans le compte de la mairie et elle procède aux différents paiements et la santé, c’est la même chose, on peut dire que c’est effectif. Dans la gestion chez nous, il n’y a pas de grands problèmes, parce que dans toute chose, il y a des règles, la meilleure formule : c’est de les respecter. Nous n’avons pas de difficultés par rapport à cela.
Nos plus grandes réalisations depuis notre arrivée aux affaires, c’est beaucoup. Mais nous pouvons citer quelques uns. D’abord, nous avons doté la mairie d’un véhicule, dont il n’en avait jamais bénéficié, des motos ; des forages on en a fait beaucoup ; la clôture de l’école de Kanadjiguila, un bâtiment R+1composé de 4 bureaux, une toilette, deux salles d’attentes en haut ainsi qu’en bas à la mairie. Nous sommes en train de construire un centre de santé à Samaya dont le chantier est à 80%. A la demande de la mairie avec des partenaires dont une ONG, nous avons fait deux forages à Kamalé Soba et Kamalé Kakilé qui vont être équipés en châteaux d’eau et de panneaux solaires. Nous avons réparé la route Dalakana-Djoliba, etc. On a fait beaucoup franchement. Surtout les forages on ne peut même pas compter.
A l’instar des communes environnantes, nous savons que la vôtre est confrontée à l’insécurité. Alors, quelles sont les mesures que la commune du Mandé a prises pour endiguer le phénomène ? Et quelles sont vos perspectives en la matière ?
Nous avons des soucis par rapport à l’insécurité. Le plus grand souci que nous avons, c’est le problème de matériels roulant pour notre brigade de Gendarmerie de Ouezindougou. J’ai eu à le signaler dans mon discours au Président de la Transition lors de sa visite. Notre brigade a un véhicule qui peut s’arrêter du jour au lendemain. Pour une grande commune comme la nôtre, c’est un problème. Nous avons un poste de sécurité au niveau de Kirina, la mairie a pris en charge l’alimentation des dix agents qui assurent la sécurité de cette zone, matin, midi et soir pour leur permettre de travailler correctement. C’est un appui que la mairie fait à la gendarmerie pour sécuriser nos populations. Et la brigade elle-même, souvent, nous l’appuyons en carburant, réparons le véhicule. En cas de besoin de petits matériels, nous leurs assistons. Il y a une grande complicité entre la brigade et la mairie. Mais, le problème du véhicule est crucial.
Quant aux perspectives, nous pensons que l’Etat doit nous aider, nous devons nous donner la main. Tout le monde sait aujourd’hui, combien les moyens de l’Etat sont limités. Nous sommes vraiment prêts à aider la brigade de Gendarmerie pour sécuriser nos populations. Quant à la question du véhicule, nous n’avons pas les moyens, je pense que l’Etat va nous aider à équiper cette brigade pour la mettre en ordre de bataille.
Votre mot de la fin
Je m’adresse à tout le peuple malien, personne ne fera le Mali à notre place, que cela soit clair pour tout le monde. Feue Makan Tafé Sacko avait dit en son Temps : « Hé malidenw, Aw ya djanto malila !». Mais il y a eu des failles et les gens ne l’ont pas fait, le Mali est tombé dans un trou. Pour sortir maintenant, il faut une synergie d’actions, il faut que toutes les maliennes et maliens se donnent la main pour faire face à l’adversité. Le Président et le Premier ministre sont bons, l’armée monte en puissance et nous autres, qu’est-ce que nous devons faire ? Que tu sois électricien, maçon, plombier, comptable, directeur de service, il faut que chacun dans son domaine essaie de travailler consciencieusement. Il faut une prise de conscience nationale, en comprenant que nous sommes dans une période qui n’est pas propice à la gabegie. Elle est le moment où le patriotisme doit primer sur tout ce qu’on doit poser comme acte. Nos parents nous ont laissé ce pays en bon état, nous n’avons pas le droit de le détruire pour notre progéniture. Tous ceux qui sont sur le terrain aujourd’hui doivent avoir une prise de conscience pour faire face à l’adversité qui nous a été imposée.
Entretien réalisé par Gaoussou Madani Traoré et Moussa Diarra
Source : Le Pélican