Nouvelle grande mobilisation à l’intérieur et à l’extérieur du Mali pour réclamer la victoire de Soumaïla Cissé : « Nous n’accepterons pas une autorité illégitime »

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Trois samedi successifs, les partisans de l’honorable Soumaïla Cissé font une grande marche populaire, démocratique et pacifique contre « la dictature de la fraude, le truquage électoral, le bourrage d’urnes ». Pendant ces différentes manifestations, les marcheurs ont exigé la vérité des urnes, le respect du vote des maliens, le respect de la souveraineté du peuple malien. En plus du respect de la démocratie malienne, les marcheurs ont demandé le samedi 1er septembre 2018, la libération de Paul Ismaël Boro et de Moussa Kimbiri. Ces différentes mobilisations populaires font suite à la proclamation des résultats de la présidentielle de 2018 par la Cour Constitutionnelle qui donne 67,16% au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et 32,84% à l’honorable Soumaïla Cissé. Or, selon l’opposition, c’est Soumaïla Cissé qui a gagné avec 51,75% contre 48,25% pour IBK. Selon les marcheurs, c’est Soumaïla Cissé qui a gagné et il sera investi président de la République du Mali. « Non aux résultats proclamés. Nous n’accepterons pas une autorité illégitime. La communauté internationale doit faire attention à la colère du peuple malien », scandaient les manifestants.

 

Au-delà de Bamako, il y a eu des manifestations à l’intérieur et à l’extérieur du pays. La marche de Bamako est partie de la Place de la Liberté à l’esplanade de la Bourse du Travail. Trois fois de suite, la mobilisation des maliens ne faiblit pas. Au contraire, la détermination est de plus en plus visible. Des milliers de personnes ont pris part à cette marche pacifique de contestation organisée par le directoire de campagne du candidat Soumaïla Cissé. Outre les responsables de l’opposition malienne, on notait aussi la présence des responsables des organisations de la société civile malienne, des leaders religieux, des Hommes épris de paix et de démocratie. Parmi les marcheurs, on peut citer le candidat Soumaïla Cissé non moins président de l’Urd, son épouse, Mme Cissé Assitan Traoré, son directeur de campagne, Tiébilé Dramé, la directrice ajointe de campagne de Soumaïla Cissé, Mme Diakité Kadidia Fofana, les anciens ministres, Mountaga Tall, Choguel Kokalla Maïga, Konimba Sidibé, Dramane Dembélé, Me Demba Traoré, Me Mohamed Aly Bathily, Djibril Tangara, Nouhoum Togo du cabinet du chef de file de l’opposition malienne, Me Amidou Diabaté et Djiguiba Keïta alias PPR du Parena, Modibo Sangaré de l’Unpr, l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby et Mme Coulibaly Kadiatou Samaké de l’Urd , Djibril Tall du Pdes, le porte parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath, l’ambassadeur Souleymane Koné, non moins vice-président des Fare An Ka Wuli et bien d’autres. Cette marche contre la fraude électorale était encadrée par les forces de l’ordre. On pouvait lire sur les banderoles : « Non aux résultats proclamés », « Touche pas mon vote», « Soumaïla Cissé : président élu », « Non à la dictature de la fraude», « Non aux arrestations extrajudiciaires, non aux enlèvements. Libérez nos camarades », « Unis et déterminés, nous triompherons ». Les marcheurs scandaient «Manassa Démissionne », « la Police Politique A Bas », « la torture A bas », « libérez nos camarades », « la fraude électorale A bas ». Arrivé à destination sur l’esplanade de la Bourse du travail, ce fut l’exécution l’hymne national du Mali.

 

«L’heure est grave»

 

Premier à prendre la parole et faisant office de maître de cérémonie, Tiébilé Dramé, directeur de campagne  de Soumaïla Cissé a fait savoir que le pouvoir doit écouter le peuple malien et respecter la réalité des urnes qui fait de Soumaïla Cissé, le président élu. Il sera suivi par Chérif Ahmed, représentant du Chérif de Nioro, Bouye Haïdara qui s’est réjoui de la tenue de la marche sans incident. Avant d’ajouter que Bouyé Haïdara est contre IBK. A cet effet, il a invité les maliens à se mobiliser pour que la victoire triomphe. Très furieuse contre l’arrestation de son mari, Paul Ismaël Boro par les autorités maliennes le 26 août 2018, Mme Boro Fatoumata Tall dite Mah a précisé que son mari n’a rien fait. « Aucune arme n’a été trouvée chez nous », a-t-elle dit. Pour sa part, le candidat Mohamed Aly Bathily a invité le pouvoir en place à respecter la loi. Selon lui, la Cour Constitutionnelle du Mali a violé ses propres règles en donnant son avis sur les procurations. A cet effet, il a invité la présidente de la Cour Constitutionnelle, Manassa Danioko a démissionné. « Nous ne sommes pas d’accord avec l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Une plainte a été déposée auprès de la Cour suprême pour forfaiture des membres de la Cour constitutionnelle », a déclaré Me Bathily. Selon lui, l’investiture du président IBK prévue pour le 4 septembre 2018 viole la loi. Enfin, il a déploré le fait que Pau Ismaël Boro est arrêté étant donné que des malfaiteurs sont dehors. Le candidat Me Mountaga Tall invite les gouvernants à respecter la démocratie malienne tout en respectant la voix du peuple. Il a dénoncé les atteintes aux droits de l’Hommes perpétrées au Mali durant ces derniers temps telles que, la disparition du journaliste Birama Touré sans une enquête sérieuse, l’arrestation de Paul Ismaël Boro et de Moussa Kimbiri et les tueries au centre du Mali. A ses dires, les magistrats sont en grève illimitée sans une solution idoine de la part du gouvernement. Enfin, il a dénoncé la fraude électorale. Quant au porte-parole du Collectif pour la défense de la République (CDR) Mohamed Youssouf Bathily, il a signalé que beaucoup de leaders religieux ont dérouté. Avant d’ajouter que l’arrestation de Paul Ismaël Boro est la preuve que l’autorité n’a pas d’argument. « Aujourd’hui, nous sommes là pour rappeler aux maliens que l’heure est grave. Aujourd’hui, la grève illimitée déclenchée par les magistrats a été un indicateur suffisant pour convaincre les plus sceptiques que ce régime n’a rien n’a foutre de nous…Notre espoir ne se repose plus sur la Cedeao ni sur l’UA ni sur l’UE mais sur le peuple malien. L’esclave qui n’assume pas sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Le Mali a été abandonné à la veille du 2ème tour de l’élection présidentielle. Mais à l’intérieur du Mali, on n’a pas dit notre dernier mot.», a-t-il dit. A l’en croire, le respect des voix est synonyme de stabilité du pays. « On n’acceptera pas et on n’acceptera plus une autorité illégitime. A bas la fraude, A bas le crime », a-t-il dit. La directrice ajointe de campagne de Soumaïla Cissé, Mme Diakité Kadidia Fofana invite IBK à reconnaitre la victoire de Soumaïla Cissé tout en venant le saluer. « La présidente de la Cour constitutionnelle, Manassa Danioko a nommé IBK mais le peuple malien a élu Soumaïla Cissé », a-t-elle dit. Elle a souhaité le respect du vote des maliens et la libération des « prisonniers politiques ». Enfin, Mme Diakité a invité les uns et les autres à rester mobiliser. Le représentant de l’Association Kaoural, Oumar Abdou Touré dit Ladji abonde également dans le même sens tout en invitant les autorités maliennes à respecter les lois de la République. Devant un public acquis à sa cause, le candidat Soumaïla Cissé a remercié les uns et les autres pour la grande mobilisation sans incident. « Je voudrais remercier tous les maliens qui sont sortis, vous évaluez à plus de 300 000 personnes à Bamako ici, rajouter ceux qui sont en étranger, rajouter ceux sont dans les régions, ça fait beaucoup de monde qui sont dehors. Est-ce que ceux de Bamako peuvent se tromper en même temps que ceux de Gao, ceux de Tombouctou, ceux de New-York, ceux de Paris, ce n’est pas possible, c’est que nous sommes sur la vérité. Je voudrais dire à l’ensemble de la communauté internationale de faire attention à la colère du peuple. Un peuple en colère est dangereux. Ils peuvent l’écouter à temps, le peuple malien est en colère. Il est en colère parce qu’on lui a volé son voté, il est en colère parce que le mensonge devient la vérité dans notre pays, il est en colère parce que sa démocratie est en train d’aller à vau-l’eau », a souligné l’honorable Soumaïla Cissé. Avant de dénoncer la fraude électorale et les arrestations extrajudiciaires. Il a indiqué que Paul I Boro et Moussa Kimbiri sont depuis ce samedi 1er septembre 2018 matin en grève de la faim. Soumaïla Cissé a dénoncé la violation de la loi par les tenants du pouvoir. A cet effet, il a demandé à ses soutiens de rester mobiliser pour le Mali.

Aguibou Sogodogo

Par Le Républicain – 3 Sep 2018

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