La synergie 22 des OSC du Mali a organisé une conférence de presse hier lundi 31 mai, comme chaque mois pour débattre des défis pour une transition crédible et apaisée avec les recommandations dont ils aspirent.
Suite à la démission du Président de la Transition Bah N’daw, l’Observatoire craint que la transition ne tienne pas le délai convenu avec la Cédéao et qu’elle se retrouve dans une impasse. Ce qui pourrait engendrer d’autres soulèvements.
Selon Dr. Ibrahim Sangho, président de l’Observatoire « la situation telle qu’elle se présente au Mali est loin d’être rassurante. Et si rien n’est fait, il y a de fortes chances que la Transition ne tienne pas les 18 mois convenus avec Cédéao et qu’elle se retrouve même dans une impasse. La plupart des acteurs pensent que les institutions de la Transition gouvernent seules. Les forces sociales et politiques qui ont créé l’environnement ayant conduit au départ du Président IBK se retournent les unes après les autres contre les autorités de la Transition. Pire si les conditions de gestion des processus électoraux de finalisation de la Transition n’inspirent pas confiance à tous les acteurs, ces élections peuvent constituer la source de nouvelles crises au Mali ».
La Synergie 22 redoute également la manifestation des forces sociales, les syndicats…, pour montrer leur impatience devant l’incapacité de la Transition à apporter des solutions à leurs problèmes. La recrudescence de l’insécurité dans les régions augmente, et l’inquiétude des citoyens vis-à-vis des autorités de Transition.
Les défis d’une Transition crédible sont aux nombres de trois points évoqués par la synergie 22 . Le premier défi a trait à la légalité du Conseil national de la Transition (CNT), et le décret n°2020-0142/PT-RM du 09 novembre 2020 fixant les modalités de désignation des membres du CNT. Malheureusement, dans la liste nominative du CNT, le flou est intervenu. Le deuxième défi concerne les missions de la Transition qui doivent être recentrées sur 4 axes.
Et enfin le dernier défi est relatif à la poursuite normale de la Transition dont la durée restante est de 10 mois. Ce défi porte sur la nomination des personnalités compétentes et crédibles au niveau du gouvernement et du Conseil national de la Transition.
Pour une transition apaisée et inclusive, le Président de la synergie 22 cite quelques recommandations. « La synergie 22 recommande un chronogramme clair précis et réaliste publié, pour définir la période des réformes et celle des élections, nécessaire de fin de Transition référendum, présidentielle et législatives. Pour les élections crédibles qui inspirent confiance à toutes les parties prenantes, nous recommandons d’intégrer la publication en ligne des résultats des scrutins par centre, et bureau de vote au fur et à mesure de la proclamation des résultats dans la Loi électorale. Ce qui permet d’éviter les conflits et le tripatouillage des résultats pendant la remontée et la centralisation», explique Dr. Sangho.
Et pour une meilleure gouvernance après la Transition mettre les verrous pour l’appréciation des coups d’Etat ou putschs pour empêcher des problèmes de qualification et éviter toute amnistie aux putschistes. Conclu-t-il.
Oumou Fofana
Source : Mali Tribune