Offre de service du négociateur Ahmada Ag Bibi : Iyad Ag Ghali prêt à saisir la main tendue du Mali ?

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«Si l’État malien me demande de discuter avec les groupes jihadistes, je suis prêt». Ces propos sont d’Ahmada Ag Bibi qui a signé l’Accord d’Alger avec le Général Kafougouna Koné, en 2006, comme représentant de l’Alliance démocratique du 23 mai de Hassan Ag Fagaga et Ibrahim Ag Bahanga, qui sont rentrés en dissidence contre le Pacte national, afin de demander un statut spécial pour Kidal.

Cet Ifoghas de la famille Intallah sera élu député de la localité d’Abeibara le 22 juillet 2007 et réélu le 25 novembre 2013, enfin les dernières élections annulées du 29 mars 2020. Il a participé à la rébellion de 1990 au côté d’Iyad Ag Ghaly au sein du MPA. En 2012, il adhère à Ansar Dîne d’Iyad Ag Ghaly et après il rejoint le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua) signataire de l’Accord de paix d’Alger. En politique, il est membre de l’ancien parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM).

Il a joué un rôle très important d’intermédiaire entre le gouvernement malien et le chef du GSIM d’Iyad Ag Ghaly, permettant la libération du chef de l’opposition,Soumaïla Cissé, et 3 otages français et italiens. Sa sortie médiatique sur les ondes de nos confrères de RFI est comme une offre de service pour jouer à l’intermédiaire entre le chef du GISM et les nouvelles autorités de transition qui ont déclaré qu’elles font leurs les résolutions du Dialogue national inclusif (Dni), afin de négocier avec Amadou Kouffa et Iyad Ag Ghaly. Malgré les engagements pris par Bah N’Daw auprès de Macron pour appliquer les accords d’Alger, sans consultation préalable du Premier ministre, du vice-président et du Président du CNT.

Ce qui est sûr, dans le programme gouvernemental de la transition adopté par le CNT, il est clair que le gouvernement doit engager des négociations avec les autres parties signataires pour réviser l’Accord à la lumière des obstacles que son application a rencontrés. Si parallèlement on arrive à ouvrir un couloir de contact avec le GSIM afin d’ouvrir des négociations, cela sera une bonne chose. La sortie médiatique d’Ag Bibi montre qu’Iyad est preneur de la main tendue par les Maliens, malgré l’opposition de la France qui mise sur le tout sécuritaire où elle ne brille pas après les dernières bavures de Barkhane.

C’est une opportunité qu’il faut saisir rapidement si la Transition veut redéployer son administration pour organiser des élections inclusives couvrant la totalité du territoire malien. Connaissant la non-étanchéité entre CMA et GSIM, il faut déduire que le temps est venu d’exclure l’intermédiaire algérien et la France des négociations inter-maliennes. Il faut que le gouvernement malien, qui n’a aucune stratégie de négociations, mette en place une cellule auprès du Premier ministre pour conseiller le gouvernement, afin qu’il apporte des propositions concrètes sur la table de négociations au lieu de faire comme IBK qui n’a fixé que 2 lignes rouges. Il ne faut pas faire cette erreur. Vous connaissez les obstacles de l’application de l’APR, du côté CMA et côté gouvernement. Il faut dépasser l’APR qui est caduc. Il faut amener de nouvelles propositions dans lesquelles le mot fédération n’est pas tabou, et il faut y aller par étape en l’étendant aux autres régions du Mali. Pour le GISM qui parle de charia et de katiba, il faut trouver un terrain d’entente sur les limites des katibas et l’organisation d’un référendum auprès des populations concernées pour savoir s’ils sont favorables à lakatiba.

La récente attaque contre les casques bleus tchadiens qui ont riposté en tuant un bras droit d’Iyad et 40 de ses combattants et capturé 5 autres qui peuvent donner beaucoup de renseignements aux FAMa. Cette sortie médiatique est-elle liée à cette attaque qui a été catastrophique ? Rien n’est moins sûr. Il faut que le gouvernement saisisse l’occasion car, le GSIM est sous pression maximale.

Abdoulaye Bah

Source : Le Démocrate

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