Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, a été renversé le 18 août 2020 par une junte militaire. Un an après, les Maliens sont partagés entre déception et désespoir.
C’est le statu quo ! Un an après la chute du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, le Mali est toujours à la case-départ, même si les choses ne sont pas empirées par endroits. Les problèmes qui prévalaient à l’époque avaient pour nom : la crise sécuritaire, la crise scolaire et enfin la corruption et l’impunité.
Un an après, la situation reste inchangée. La crise sécuritaire s’est même aggravée, en attestent le massacre commis dans 04 villages dans le cercle d’Ansongo ; les enseignants sont de nouveau en grève (après une période d’accalmie) ; la corruption et l’impunité demeurent. Attendus sur ce point, force est de constater que rien n’a été entrepris par les nouveaux gouvernants.
Le premier gouvernement de l’après IBK, composé de ministres stagiaires, malgré sa volonté, était très limité pour gérer les affaires d’un pays en crise. Le second issu du coup d’Etat de mai 2021 est plus préoccupé par la prolongation de son bail à la cité ministérielle qu’autre chose.
Ce qui fait qu’aucun acte, tendant à faire sortir le pays de la crise, n’a été posé. Le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, se contente d’annonces et de déclarations de bonnes intentions à l’image de son Plan d’action du gouvernement que beaucoup d’observateurs estiment irréaliste.
Résultat des courses : la transition patine et la gestion des problèmes du pays est remise aux calendes grecques. Et l’éditorialiste du journal Inter de Bamako, Yoro Sow, a bien fait de rappeler que le pilotage à vue continue une année après la chute d’IBK. «Les autorités de la transition ont opté pour ‘‘ôte-toi de là que je m’y mette», écrit-il. Ce qui est d’ailleurs peu dire.
En vérité, les gouvernants actuels du pays font du «IBK sans IBK». Puisque les pratiques décriées par les Maliens continuent de plus belle. Au lieu de faire face aux vrais problèmes de la Nation, les gouvernants, avec comme chef de file, le Premier ministre, sont dans la communication politique. C’est ce qui explique le port de la tenue militaire par le Premier ministre dans la région de Ségou, le week-end dernier.
Ce comportement de Choguel K Maïga n’est ni plus ni moins que de la propagande et du populisme. Les militaires s’en fichent éperdument que le chef du gouvernement porte le treillis ou pas ; ils ont besoin qu’on les mette dans les conditions adéquates afin de faire face à leur mission régalienne. Un point, c’est tout !
Un an après la chute d’IBK, le problème reste entier. Et pis, l’on n’entrevoit aucune perspective de sortie de crise. Le bilan de la transition reste insuffisant à bien des égards. Il urge alors pour les gouvernants de se mettre immédiatement au travail afin de faire face aux préoccupations de la population.
Abdrahamane SISSOKO
Source : Le Wagadu