Dans l’enraiement du coronavirus, le Gouvernement du Mali ne s’est pas restreint à la prise des mesures de protection citoyenne. Parmi les mesures barrières figure l’opération de distribution alimentaire gratuite aux personnes atteintes ; aux familles victimes ; ainsi qu’aux corporations touchées. Pour ce faire, 56 000 tonnes de vivres, dont 14 000 déjà distribuées, sont promises aux populations par IBK.
Pour répondre aux urgences alimentaires nées du covid-19, le président de la République IBK promet56 000 tonnes de vivres pour l’ensemble du pays. Courant mardi 10 avril 2020,une vingtaine de mesures, dont la distribution gratuite de 56 000 tonnes de céréales, avait été annoncée par IBK afin de circonscrire les effets socioéconomiques de la propagation du covid-19.La première phase de l’opération a eu lieu le samedi 9 mai dans la cour de l’OPAM de Sogoniko. Pour la circonstance, 14 000 tonnes de vivres dont 10 000 pour Bamako et environ et 4 000 pour la région de Kayes ont été distribuées par le Gouvernement. Les 14 000 tonnes étaient composées de : 7 000 tonnes de riz, et 7 000 tonnes de céréales transformées en pâtes alimentaires ; farines et semoules de mil, maïs. L’objectif de cette opération d’urgence consiste à apporter le soutien du Gouvernement aux populations en insécurités alimentaires consécutives au coronavirus.
Des explications pour le choix de Bamako et environs et la région de Kayes.
Le choix de Bamako s’explique, selon le Gouvernement, par le fait que la population estimée à 2 559 043 personnes est de nos jours butée à une montée du flux migratoire par le fait de l’exode rural, voire par l’arrivée massive des déplacés du centre et du nord. Ce qui fait que Bamako, capitale du pays, connait un ralentissement des activités économiques dramatisé par la psychose du covid-19.Aux dires du Gouvernement, des communes périphériques de Bamako comme Kati ; Baguinéda camp ; Kalaban-Coro ; Mandé ; Mountougoula ; Moribabougou ; Sangarébougou ; Dialakorodji n’ont pas été choisies par hasard pour cette opération. Majoritairement peuplées de travailleurs journaliers, voire d’autres mains d’œuvres, ces communes sont actuellement frappées de plein fouet par les impacts socioénomiques du covid-19.
Pour le choix de Kayes et environs : Bafoulabé ; Diéma ; Kéniéba ; Kita ;Nioro ;et Yélimané, le Gouvernement estime que la région est « très vulnérable » dans le domaine de la sécurité alimentairedû au fait qu’elle est, chaque année ,soumise à des saisons agricoles très difficiles avec une précipitation annuelle qui ne dépasse pas les 400 mm de pluies mal réparties dans le temps et dans l’espace.
Kayes reste une région pourvoyeuse de 90 % des migrants maliens à travers le monde. Ces migrants, soutien du Gouvernement, contribuent de façon financière et matérielle aux besoins de leurs familles. Cette contribution est évaluée à plus de 200 milliards F CFA par le ministère des Maliens de l’Extérieur. Au-delà de la fermeture des pays où vivent les sujets de la région, les autorités estiment que le confinement dicté auxdits migrants par les pays d’accueil constitue de véritables sources d’inquiétudes pour Kayes.D’où la distribution gratuite des 4 000 tonnes pour Kayes et environ le samedi 9 mai. Les 10 000 tonnes de vivres achetés pour Bamako et environ par le commissariat à la sécurité alimentaire étaient composées de : 5000 tonnes de riz, dont 3000 tonnes conditionnées dans des sacs de 30 kg, 2000 tonnes additionnées dans des sacs de 50 kg ; 5000 tonnes de céréales transformées, dont 3000 tonnes de farine de mil, 1000 tonnes de farine de maïs, 500 tonnes de semoule de maïs et 500 tonnes de pâte alimentaire. Achetées par le commissariat à la sécurité alimentaire, les 4 000 tonnes de Kayes étaient composées de riz (2 000 tonnes), et de céréales transformées (2 000 tonnes).
Des listes et personnes bénéficiaires de Bamako et environs
Pour Bamako et environ, une liste contenant 980 774 personnes vulnérables, soit 108 975 ménages avaient été fournis par les chefs de quartiers et de villages.
Aussi, 33 951 personnes vulnérables ont-elles été répertoriées par la Direction régionale du développement social et de l’économie solidaire du district de Bamako (DRDSES).Toujours pour Bamako et environ, 10 075 personnes vulnérables ont été également recensés par le service local du développement social et de l’économie solidaire de Kati.S’ajoutent à cela, les personnes atteintes du covid-19 et leurs contacts répertoriés par le ministère de la Santé et des Affaires sociales.
Pour les ménages listés à Bamako et environs par les chefs de quartiers et de villages, chacun reçoit 70 kg de vivres composés : soit un sac de riz de 30 kg en plus de 40 kg de céréales transformées, soit un sac de 50 kg de riz plus 20 kg de céréales transformées. Ce qui fait un total de 7628,25 tonnes de vivres.
Les 33 951 personnes listées par la DRDSES reçoivent chacune 17 kg de riz et 10 kg de céréales transformées.Soit un total de 577 tonnes de riz et 340 tonnes de céréales transformées.
Pour les 10 075 citoyens recensés par le service local du développement social et de l’économie solidaire de Kati, chacun bénéficie 17 kg de riz et 10 kg de céréales transformées. Soit un total de 171 tonnes de riz et 101 tonnes de céréales transformées. Côté des personnes atteintes du covid-19, une dotation globale de 100 tonnes de riz en plus de 145 tonnes de produits transformés doit être mise à la disposition du ministère de la Santé. Ainsi, la commune I de Bamako bénéficie 473 tonnes de riz, 631 tonnes de céréales transformées ; la commune II bénéficie 218 tonnes de riz et 290 tonnes de céréales transformées. Du don, la commune III bénéficie 177 tonnes de riz et 237 tonnes de céréales transformées.424 tonnes de riz et 565 tonnes de céréales transformées reviennent à la commune IV ; 587 tonnes de riz, et 783 tonnes de céréales transformées étaient destinées à la commune V.En commune VI, la distribution alimentaire concerne 652 tonnes de riz et 870 tonnes de céréales transformées. Les communes limitrophes de Bamako bénéficient : 1186 tonnes de riz et 536 tonnes de céréales transformées.
Les corporations atteintes du covid-19.
À cause du covid-19,10 corporations restent touchées à Bamako: Réseau des communicateurs traditionnels de Bamako ; fédération des artistes ; celle des artisans ; le syndicat des chauffeurs de taxi ; celui des restaurants ; les travailleurs hôteliers en chômage technique ; la maison de la presse ; l’ORTM et l’AMAP ; l’association des veuves et orphelins de l’armée. Chacune d’elles doit bénéficier de 25 tonnes de riz et 25 tonnes de céréales transformées. Ce qui fait un total de 1 028 300 personnes pour le district de Bamako et environs.
Des listes et personnes bénéficiaires de Kayes et environs.
Pour Kayes et environ, une liste de 344 256 personnes, soit 38 251 ménages vulnérables ont été aussi fournis par les chefs de quartiers et de villages. Chacune de ces personnes reçoit un sac de 50 kg de riz et un sac de 25 kg de céréales transformées. De son côté, la direction régionale du développement social et de l’économie solidaire de Kayes (DRDSES) reçoit une dotation de vivres pour environ 10 000 personnes. Ces dernières reçoivent chacune 25 kg de céréales transformées, soit un total de 250 tonnes. Pour les personnes touchées du covid-19,100 tonnes seront distribuées à Kayes. Aussi, une donation de 150 tonnes de céréales transformées est-elle prévue pour les corporations professionnelles touchées du covid-19.En principe, 354 256 citoyens doivent bénéficier de l’aide présidentielle dans la cité des rails et environs. Ainsi, les communes de Kayes bénéficient 722 tonnes de riz et 361 tonnes de céréales transformées ; 113 tonnes de riz et 56 tonnes de céréales transformées pour Bafoulabé.La commune de Diéma bénéficie 174 tonnes de riz et 87 tonnes de céréales transformées. Pour Kéniéba, le Gouvernement prévoit 204 tonnes de riz et 102 tonnes de céréales transformées. Kita bénéficie 280 tonnes de riz et 140 tonnes de céréales transformées. Quant à la commune de Nioro, 192 tonnes de riz plus 96 tonnes de céréales transformées doivent être distribuées. La commune de Guidimé bénéficie 228 tonnes de riz et 114 tonnes de céréales transformées.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays