Opérationnalisation de la composante police de la force conjointe du G5 SAHEL au Mali : « Juger les criminels et mettre les innocents à l’abri d’erreurs ou de représailles extrajudiciaires… » Instruit le ministre de la Justice

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Le ministre de la justice, Garde des sceaux
Le ministre de la justice, Garde des sceaux

L’hôtel Salam a servi de cadre vendredi 15 octobre 2021, à la tenue du deuxième Comité de Pilotage du Projet ” Soutien à l’Opérationnalisation de la Composante police de la force Conjointe du G5 Sahel au Mali ». Cette importante rencontre qui était présidée par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Mahamadou Kassogué a enregistré la présence du coordinateur du projet, les partenaires et de bien d’autres personnalités.

Il faut d’abord rappeler qu’après la tenue, il y a presqu’un an, le 27 novembre 2020, de la première réunion du Comité de Pilotage de ce Projet, ce nouveau rendez-vous manifeste l’engagement du Gouvernement de la Transition qui a accordé un intérêt particulier à la lutte contre le terrorisme et toutes les autres formes de criminalité transnationale organisée afin de créer les conditions de sécurité dont nos populations ont besoin pour mener leurs activités de développement. C’est la raison pour laquelle, la lutte contre l’impunité, sous toutes ses formes, figure en bonne place, dans le Plan d’Actions du Gouvernement de la Transition.

Cette deuxième réunion du Comité de Pilotage magnifie l’excellence de la coopération avec l’Union Européenne qui a permis la mise en place de ce Projet pilote dont les réalisations correspondent parfaitement aux besoins de notre pays dans le cadre du renforcement de son dispositif de lutte contre le terrorisme. Ce programme, doté d’un budget de 2.292.500 000 francs CFA, soit 3,5 millions d’euros, a démarré le 03 janvier 2020. Son objectif principal est de contribuer, d’une part, à consolider les capacités d’action et l’efficience de la Brigade d’Investigations Spécialisées à travers le respect des droits et des normes juridiques, sa dotation en locaux et en outils adaptés à ses missions, tant à Bamako qu’à Sévaré afin de rapprocher cette unité des lieux de commission de crimes et, d’autre part, à consolider les maillons de la chaîne pénale par la formation des acteurs.

Pour le ministre Kassogué, cette deuxième réunion du Comité de Pilotage du projet est l’occasion pour nous, autorités maliennes et partenaires d’appui à la stabilisation et au développement du Mali, de poursuivre les efforts tendant à la judiciarisation afin de s’assurer que les criminels soient jugés et, à l’inverse, que les innocents ne soient pas victimes d’erreurs ou de représailles extrajudiciaires. C’est cela que la présence de la prévôté sur le théâtre des opérations militaires est une nécessité dans le double but d’être à l’avant-garde des procédures judiciaires contre les présumés auteurs d’actes terroristes et d’être la sentinelle quant au respect des droits de l’Homme dans la conduite des opérations.  Il dira que malgré la guerre-asymétrique qui nous est imposée par les organisations terroristes, il nous faut respecter les exigences de l’Etat de droit en privilégiant l’action judiciaire dont le succès passe par le renforcement des capacités de tous les acteurs intervenant dans la chaine de traitement des affaires terroristes, notamment les hommes de troupes et leur encadrement, les Officiers et Agents de Police judiciaire,  les magistrats, pour ne citer que ceux-ci. Sur ce point, il est heureux de constater que cette réunion du Comité se tient à un moment où se déroule, depuis le 04 octobre 2021, une cour d’assises spéciales consacrées aux affaires de terrorisme et de criminalité transnationale organisée. Cette dynamique devrait se poursuivre avec l’organisation d’une autre session spéciale dans les trois mois à venir.  Il est convaincu que le renforcement des capacités opérationnelles du Pôle Judiciaire Spécialisé de lutte contre le Terrorisme et la Criminalité Transnationale organisée devrait aller de pair avec le traitement diligent des procédures afin de vaincre le sentiment d’impunité et de rassurer nos pulsations.  Il a aussi signalé que la poursuite de la formation des acteurs de la lutte contre le terrorisme, le renforcement des capacitésés en équipements et en outils techniques et technologiques, ainsi que le soutien à la coopération judiciaire constituent un vaste domaine d’intervention dans lequel chaque partenaire peut trouver son compte. Il s’agit de gagner la bataille contre le terrorisme en débarrassant notre territoire, l’espace sahélien, voire les espaces régionaux et continentaux, des organisations criminelles utilisant les stratégies et les moyens qui ne laissent  guère le choix aux Etats  que de coopérer en mutualisant leurs moyens d’action.

C’est en cela que chacun a un rôle à jouer dans cet effort de mobilisation générale contre le terrorisme et les autres formes de criminalité transnationale organisée.

Alassane Cissé

Notre Voie

 

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