Du 1er octobre à nos jours, les Forces armées maliennes (FAMa), à travers les opérations Maliko et avec le soutien de leurs partenaires, ont neutralisé une vingtaine de terroristes au cours des opérations à l’intérieur du pays.
Aussi, les FAMa ont mené une opération aéroterrestre qui a permis la libération de trois otages chinois détenus par leurs ravisseurs depuis plusieurs mois. Il y a quelques jours, l’Armée a pris des dispositions pour la réparation du pont reliant Diabali et Dogofry dans la Région de Ségou, qui avait été dynamité par les Groupes armés terroristes (GAT).
Au cours de ces opérations, l’Armée et ses alliés ont malheureusement déploré des pertes en vies humaines (27 FAMa et un personnel de la Minusma), plusieurs blessés ainsi que des dégâts matériels importants. Ces violences ont été orchestrées par les groupes terroristes à travers des incidents liés aux Engins explosifs improvisés (EEI), des attaques contre certaines positions FAMa ou des embuscades.
Ces statistiques ont été données par la direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), au cours de son traditionnel point de presse mensuel tenu hier dans les locaux de la structure. Le point de presse était co-animé par la directrice adjointe de la Dirpa, le colonel Mariam Sagara et l’invité principal du jour, le directeur de la Justice militaire, le colonel-major Issa Coulibaly. C’était en présence de plusieurs responsables militaires et des représentants des forces étrangères présentes sur notre sol.
La directrice adjointe de la Dirpa a rappelé que la rencontre vise à partager les informations justes et vraies avec les hommes de médias sur les opérations menées par les FAMa sur le théâtre des opérations. Dans son exposé liminaire, la directrice adjointe de la Dirpa a fait le point de la situation des opérations militaires du mois passé, celui des activités menées au niveau du ministère de la Défense et des Anciens combattants, de l’état-major général des Armées et des autres états-majors durant la période indiquée.
À sa suite, le directeur de la Justice militaire a procédé à la présentation de sa structure avant de faire le bilan des activités menées durant les 12 deniers mois. Le colonel-major Issa Coulibaly a saisi l’occasion pour mettre le curseur sur certaines difficultés rencontrées par son service.
Il a rappelé que la direction de la Justice militaire a été créée en 2007, et qu’elle travaille aujourd’hui sur la base du Code de justice militaire qui date de 1995. Selon le conférencier, il existe trois tribunaux militaires au Mali qui répondent au ressort des différentes Cours d’appel, à savoir le tribunal militaire de Bamako, ceux de Mopti et Kayes. Cette juridiction est compétente pour les infractions de droits commun ou celles purement militaires commises par ces derniers dans l’exercice de leur fonction, notamment dans les casernes, à bord des aéronefs, etc. Il existe également des infractions liées aux opérations.
«En une année, nous avons jugé 21 affaires impliquant 30 personnes, dont 19 militaires sont aujourd’hui sous mandat de dépôt au niveau du Camp 1 de la gendarmerie», a révélé le directeur de la justice militaire. Avant d’annoncer la tenue le 10 novembre prochain d’une audience criminelle au tribunal militaire de Bamako concernant trois affaires de meurtre et de viol impliquant des militaires. À celles-ci, s’ajoutent d’autres affaires en lien avec les opérations, dont les audiences seront programmées à la fin des instructions qui sont en cours.
Tous les hommes en tenue sont justiciables devant la justice militaire (du soldat au général). La juridiction dispose aujourd’hui d’une soixantaine de magistrats militaires capables de juger toutes les infractions au Mali.
Aboubacar TRAORÉ
Source : L’ESSOR