Organes de la transition : Le point de chute de Malick Diaw

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Colonel Malick DIAW
Colonel Malick DIAW

L’un des poids lourds du CNSP, Malick Diaw reste pour l’instant le seul à ne pas être placé dans un organe de la transition. Pourquoi ? Que vise le colonel ?

 Comme le stipule la Charte de la Transition, après la prestation de serment du Président et du vice-président de la Transition, respectivement, Bah N’Daw, chef de l’Etat et Assimi Goita, vice-président, ce fut la nomination d’un Premier ministre et des membres du gouvernement.

Ce qu’on peut retenir de ses nominations, c’est que les membres du CNSP sont bien représentés et occupent les postes stratégiques. Le poste de vice-président de la transition, est confié au colonel Assimi Goita. Le président du CNSP est chargé des questions de défense et de sécurité.

Les militaires à défaut d’avoir le poste de Premier ministre, sont bien représentés dans le gouvernement. Trois autres vices présidents du CNSP connus du grand public y figurent. Il s’agit : du colonel Sadio Camara qui est N°2 du gouvernement. Il est le ministre de la Défense et des Anciens Combattants. Abdoulaye Maïga, qui prend l’Administration territoriale N°3 du gouvernement.

Un autre portefeuille stratégique, celui de la Sécurité et de Protection civile N°4 du gouvernement est allé au numéro 3 du CNSP, le colonel majeur, Modibo Koné.  Le colonel-major Ismaël Wagué s’adjuge le département de la Réconciliation nationale et est le N°5 de l’équipe du Premier ministre Moctar Ouane. En sommes, les militaires occupent les postes les plus importants du gouvernement.

De ses noms et postes occupés, le colonel Malick Diaw est le seul membre du CNSP, connu du grand public, à ne pas occuper de poste officiel important dans les premiers organes de la transition.

Aujourd’hui, beaucoup de maliens sont surpris de ne pas voir le nom du colonel Diaw dans les organes de la transition. Chacun y va de son commentaire.

Dans le milieu militaire, pas de commentaire. Les seuls mots qu’on a pu obtenir auprès des proches de l’intéressé est que le « colonel Diaw est en train de travailler aux côtés de ses camarades pour donner une nouvelle orientation à l’armée ».

Du côté politique, ça murmure que le jeune militaire à des ambitions cachées. Approchés, plusieurs cadres des formations politiques ne seront surpris que Malick soit un « réserviste » du CNSP pour d’autres missions. Ont-ils pensé au Comité national de transition (CNT), l’organe législatif dont la mise en place ne saurait tarder ? En plus de vouloir placer le colonel Diaw comme membre du CNT, les politiciens suspectent le CNSP de vouloir le placer à la tête de la structure, ou à défaut jouer les premiers rôles. Si les confidences des politiciens s’avèrent fonder, elles corroboreront les dires de certains observateurs, qui estiment que les militaires ont toujours eu envi d’exercer le pouvoir. Un rêve brisé par la Cédéao, qui a refusé à ce qu’un militaire soit président de la transition.  Si Malick Diaw venait à être élu président du CNT, ce sera la revanche des militaires sur la Cédéao.

Puisque la Constitution malienne de 1992 en son article 36, stipule qu’en cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d’empêchement absolu ou définitif constaté par la Cour constitutionnelle saisie par le Président de l’Assemblée nationale et le Premier ministre, les fonctions du Président de la République sont exercées par le Président de l’Assemblée Nationale.

Avec cette loi, le coup sera joué par le CNSP. Obliger de renoncer à jouer les premiers rôles en cas d’empêchement du président de la transition, le vice président va désormais compter sur un des leurs au CNT pour « avoir raison » sur la Cédéao.

Mohamed Keita

Source : Arc en ciel 

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