Chaque jour voire chaque instant qui passe équivaut à un amoindrissement des chances de réussite de la mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation nationale mis sur papier dans la capitale algérienne. Plus ça prend du temps plus il y a des complications et des velléités de renouer avec les esprits irrédentistes nordistes puis ça remet en cause les semblants acquis. Cela, malgré toutes les déclarations de bonnes intentions de part et d’autre.
Face à la multitude de facteurs de blocage du processus de sortie de crise sécuritaire, les Autorités maliennes et la Communauté internationale qui semblent même avoir épuisé leurs ressources traditionnelles en matière de règlement et de prévention des conflits sociopolitiques par les vertus du dialogue, sont condamnés à travailler à la mise en application de la teneur de l’Accord de paix et de réconciliation nationale convenu sur papier le 20 juin 2015, à Alger. Au passage, rappelons que le transfert des pourparlers inter-maliens de Bamako à Ouagadougou et à Alger puis à Bamako présente à l’esprit que ce fameux Accord d’Alger ne produit toujours pas les résultats attendus. Toute chose qui donne des signes de manque de consistance au plan interne du processus de pacification en cours tout de même. Le déploiement des troupes des Forces armées maliennes reconstituées dans la ville de Kidal n’est-il pas en soi un aveu d’impuissance ou de démoralisation de tous ceux qui sont censés être écoutés dans la recherche par les Maliens eux-mêmes la solution définitive à leur crise? Pourtant, la fragilité de la cessation des hostilités, par-delà des attaques terroristes et des sous-entendus inconvenants entre des parties prenantes, n’échappe à personne. Car, il y va du retour du pays à la paix définitive et à la marche escomptée du processus démocratique tant promis au Peuple martyr malien. Ce qui doit être au nombre des priorités, pour le Gouvernement d’IBK et ses partenaires, aura été de travailler à la restauration d’un véritable climat de confiance, d’entente et de cohésion sociale et à la préservation des acquis préliminaires.
Au plan politique, tout doit être engagé pour le retour de la stabilité, en tenant au processus de démocratisation comme à la prunelle de ses yeux.Assurer pour toutes les communautés l’Etat de Droit et de Sécurité et s’atteler sincèrement à l’amélioration des conditions d’existence des populations locales constituent un passage obligé; donc, à tenir compte dans la mise en application de l’Accord d’Alger. Ce qui s’impose également à l’esprit du commun des mortels il y a le fait que la réconciliation nationale reste un passage obligé. Et, pour atteindre de tels objectifs, il faut un minimum d’Unité nationale sur l’essentiel, de bonne volonté politique sincèrement affichée. Le fondamental est de savoir si les parties prenantes au processus d’application des recommandations issues du dialogue d’Alger sont réellement en mesure de dépassement, de renoncement et d’esprit de sacrifice au profit de la paix tant promise mais en de devenir de simples mirages.
N’évoque-t-on pas déjà des inconvenances dans le redéploiement des forces armées reconstituées justement cantonnés à Kidal ? Ce qui présage des risques de retournement à la case départ au lieu de filer à tire-d’aile pour sortir Mali de sa douloureuse crise actuelle.
Djankourou
Source: L’Aube