L’hôtel Salam de Bamako a abrité, le mardi 1er novembre 2022, la cérémonie d’ouverture du Forum d’échanges et de dialogues significatifs entre acteurs civiques et politiques. Ce forum de deux jours est organisé par le Comité de plaidoyer et de suivi des réformes électorales (CPSRE), en partenariat avec l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (NIMD). L’objectif général dudit forum est de contribuer à l’instauration d’un dialogue constructif et durable entre acteurs civiques et politiques pour favoriser une dynamique consensuelle autour des réformes politiques et institutionnelles. Au cours de la cérémonie d’ouverture du forum, la représentante de l’institut NIMD, Mme Hawa Soumaré, a fait savoir que «La transition est vue comme une opportunité afin d’engager les réformes politiques et institutionnelles nécessaires qui, sur le long terme, permettront de sortir de ce cycle d’instabilité politique ».
La cérémonie d’ouverture de ce forum était présidée par le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa MAÏGA, en présence de la présidente du CPSRE, Mme Gakou Salamata Fofana ; de la représentante de l’institut NIMD, Mme Hawa Soumaré et d’autres personnalités. Dans ses mots de bienvenue, la représentante de l’Institut NIMD, Mme Hawa Soumaré, a fait savoir que l’institut NIMD et le CPSRE collaborent pour œuvrer en faveur d’une gouvernance paisible, inclusive et redevable. «Notre intérêt pour les réformes politiques et institutionnelles à travers le dialogue entre les acteurs sociopolitiques n’est pas le fruit du hasard.
Au-delà de notre leitmotiv, (la démocratie commence par le dialogue), il se trouve que le dialogue est une condition nécessaire à la collaboration pacifique entre les acteurs politiques afin de contribuer à une dynamique consensuelle dans la mise en œuvre des réformes.
En effet, le Comité de plaidoyer et de suivi des réformes électorales offre un cadre multi-acteurs, en rassemblant une diversité d’acteurs et en privilégiant la voie du dialogue pour prévenir les tensions liées aux questions de réformes. La transition est donc vue comme une opportunité afin d’engager les réformes politiques et institutionnelles nécessaires qui, sur le long terme, permettront de sortir de ce cycle d’instabilité politique », a déclaré Mme Hawa Soumaré.
La présidente du CPSRE, Mme Gakou Salamata Fofana, abonde également dans le même sens en disant que cette transition est la plus grosse des opportunités pour une refondation solide, consistante progressiste, émergente afin d’améliorer le visage de la politique surtout du politique malien. « Il est fort triste de constater un désintérêt consternant du citoyen malien pour la chose politique.
Le citoyen se sent bien visé les élections et malheureusement assez peu concerné comme en témoigne le faible taux de participation aux élections », a-t-elle dit. Avant d’ajouter que la présente rencontre a pour ambition de trouver des solutions efficaces aux défis comme : la scission au sein des partis politiques à cause de la personnalisation du leadership politique ; le poids de l’argent dans l’accès aux postes électifs ; les activités des partis qui ne tournent qu’autour de la mobilisation des électeurs plutôt que de la formation militante des citoyens ; la violation des règles et textes qui régulent les partis. Dans cet élan de refondation exprimé par les autorités et forces vives de la nation, dit-elle, il est important que la refondation de l’État concerne aussi l’espace politique et partant de là les partis politiques. Selon Mme Gakou, le présent forum vise à contribuer à l’instauration d’un dialogue constructif et durable entre acteurs civiques et politiques pour favoriser une dynamique consensuelle autour des réformes politiques et institutionnelles.
En outre, elle dira que ledit forum permettra de faire un diagnostic sans complaisance des causes des différentes crises politiques et de la rupture de la confiance entre les citoyens et la classe politique ; de poursuivre la recherche d’un consensus politique dans la mise en œuvre des réformes prévues pendant la transition ; de dégager des propositions pertinentes assorties de solutions pratiques à la construction d’un dialogue significatif entre citoyens et partis politiques ; et de produire une déclaration commune appelant les acteurs politiques à s’inscrire dans une dynamique de dialogue politique constructif.
Pour sa part, le ministre de la Refondation de l’Etat, Ibrahim Ikassa MAÏGA, a souligné que le sujet sur l’apaisement du climat sociopolitique grâce au dialogue significatif entre acteurs civiques et politiques dans le contexte de la refondation de l’Etat est d’une grande acuité. Pour lui, cette activité contribuera à amorcer un processus dynamique et irréversible de rétablissement de la confiance entre l’homme politique et le malien lambda dans la démocratie malienne. Il a précisé que l’importance du dialogue entre les composantes de la nation n’est plus à démontrer.
Aux dires du ministre Ibrahim Ikassa, la population a une vision biaisée de la classe politique qu’il convient de rectifier. «A défaut de rétablissement de ce rapport de confiance qui est une nécessité absolue avec la population, d’autres acteurs s’inviteront sur la scène et le trône politiques comme c’est le cas en Guinée, au Burkina et au Mali», a conclu le ministre.
Aguibou Sogodogo