Les membres du CNT ont approuvé, lundi 2 août dernier, à une large majorité, le PAG du Premier ministre. Le vote s’est déroulé après des heures de séance de questions-réponses entre les membres du CNT et Dr Choguel Kokalla Maïga.
« Ce plan d’action gouvernemental est en parfaite harmonie avec les aspirations du peuple malien. Il est entièrement financé par le budget d’Etat 2021-2022, et en 9 mois. Il inclut un dispositif de suivi-évaluation interne et externe régulier », a déclaré le Premier ministre Maïga.
Cependant, les membres du CNT demandent au gouvernement de choisir parmi les priorités la sécurité, afin de garantir une élection présidentielle libre et transparente en février 2022. Certains d’entre eux ont fait des propositions allant dans le sens de la réussite de la transition. Toutefois, ils estiment que l’essentiel est de « faire en sorte que le pays soit sauvé ».
«Le Gouvernement s’engage, ici et maintenant, de manière résolue, à mettre tous les moyens matériels et humains nécessaires à la disposition des forces de défense et de sécurité, aux fins de leur permettre de s’acquitter de leurs missions régaliennes. Il y a plusieurs opérations d’envergures qui sont en cours pour la défense et la sécurisation des personnes, de et leurs biens », a déclaré le Premier ministre, en réponse à la préoccupation du CNT.
« Pour la défense de la patrie, il faut compter sur nous-mêmes. Si les partenaires sont à nos côtés, c’est mieux ; sinon c’est notre devoir… », a-t-il ajouté.
« Le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre intelligente, et la relecture de manière consensuelle, de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation aux fins de son parachèvement. Dans cette optique, l’accent sera mis sur son appropriation collective et le renforcement de son caractère inclusif. Dans le même esprit, seront retenues les conditions politiques et sociales du consensus nécessaire à la relecture de certaines de ses dispositions que la pratique et le temps rendent inéluctables, et cela conformément au mécanisme prévu par l’Accord. La création de la police territoriale a fait l’objet d’un consensus entre les parties signataires. Ce qui est important, c’est le caractère républicain et laïc de l’Etat ne soit pas remis en cause», a-t-il ajouté.
Selon lui, la deuxième thérapie dont notre pays a besoin, est une profonde refondation. C’est pourquoi, dit-il, les réformes politiques et institutionnelles constituent l’essentiel du deuxième axe du Plan d’action du Gouvernement. A l’en croire, le Gouvernement va s’atteler à l’organisation des Assises nationales de la refondation (ANR). Sans être une assise de plus, ce cadre de dialogue s’appuiera sur les résolutions et recommandations des différents foras tenus ces dernières années (Dialogue national inclusif ; Conférence d’entente nationale ; Etats généraux de la décentralisation ; Assises des différents secteurs). « Avec ses assises nous allons fixer ensemble de façon inclusive et consensuelle de quel type d’Etat nous voulons et non aux experts de nous dicter », propose le Premier ministre. « La troisième thérapie porte sur l’organisation des élections générales transparentes, crédibles et inclusives devant conduire notre pays vers le retour à l’ordre constitutionnel normal. Ces élections seront le baromètre de la réussite de la Transition. Leur qualité et leur crédibilité conditionneront l’avenir de notre démocratie, la légitimité et la solidité des institutions », assure le Premier ministre Maïga. « C’est le sens du choix fait par le Gouvernement d’instituer dans notre pays un organe unique de gestion des élections. Une demande unanime persistante, exprimée depuis des décennies par la classe politique et la Société Civile dans leur ensemble. L’organe unique posera les jalons politiques, juridiques et institutionnels d’une restauration de la confiance des acteurs politiques et des citoyens lors des compétitions électorales », a-t-il rappelé.
S’agissant de la Promotion de la bonne gouvernance, le Premier ministre promettait déjà lors du séminaire gouvernemental de mettre fin à l’impunité.
« Ceux qui sont appelés à servir l’Etat ne peuvent se servir de l’Etat en pillant les maigres ressources de notre pays, au vu et su de tous et sans conséquences. A leur encontre, le Gouvernement insufflera une politique de lutte implacable contre la corruption en appuyant de façon systématique les actions judiciaires dans tous les dossiers de détournement de deniers publics, et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, demeure un impératif pour le gouvernement », rassure le Premier ministre
Par rapport au fameux article 39 du statut des enseignants, Dr Choguel Maïga dira que les discussions techniques sont en cours pour satisfaire tout le monde, afin de mettre les compteurs à zéro. «L’objectif est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de sentiment d’injustice…», a-t-il dit.
Solo MINTA
Source : Le Tjikan