Pas d’intégration des ex-rebelles sans intégration des policiers radiés de 2012 à nos jours

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La Coordination des syndicats de la police nationale était face à la presse, hier jeudi 7 mars, dans les locaux du Groupement mobile de sécurité (GMS), pour dénoncer la passivité et la mauvaise foi du département de tutelle et de la direction générale de la police nationale pour la mise en œuvre des accords signés suite aux préavis de marche du 27 avril et du 22 novembre 2018. L’occasion était bonne pour annoncer l’organisation de deux sit-in. Le premier sera organisé le lundi 18 mars devant la direction générale de la police nationale (DGPN) et le devant le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le lendemain.

La conférence était principalement animée par le porte-parole de la Coordination, le sergent-chef de police Jean-Antoine Samaké, en présence de plusieurs responsables des syndicats affiliés à la Coordination.

Dans ses propos liminaires, le conférencier a évoqué les raisons de l’organisation de ces manifestations. Selon lui, les syndicats réclament la situation des frais de sécurisation des 1er et 2e tours de l’élection présidentielle de 2018. Et de poursuivre que depuis la tenue desdites élections, les fonctionnaires de police attendent toujours les frais de sécurisation alors que, dira-t-il, lors d’une rencontre sur le sujet le ministre de tutelle avait affirmé que les fonds ont été bel et bien débloqués pour la cause.

A l’en croire, la Coordination exige également le rappel de la prime globale alimentaire (PGA) de la dernière promotion des élèves sous-officiers de police. Car, selon lui, contrairement aux services de sécurité et de défense, après l’admission au cours d’entrée à la police, les nouvelles recrues financent leur alimentation, ce qui est contraire à toutes les réglementations en vigueur parce que la formation des nouvelles recrues revient exclusivement à l’Etat. “Nous ne pouvons pas comprendre que les nouvelles recrues de la police prennent en charge les frais de leur formation”, a-t-il martelé.

Pas d’intégration des ex-rebelles sans intégration des policiers radiés de 2012 à nos jours

Sur la réintégration des policiers radiés de 2012 à nos jours et du cas des 119 diplômés, le conférencier est formel : “Nous n’allons jamais accepter la réintégration des ex-rebelles tant que cette question n’est pas tranchée, notamment la réintégration de nos camarades syndicalistes et ceux radiés pour des fautes administratives ainsi que la régularisation de la situation des cas de 119 détenteurs de diplôme”.

S’agissant de la qualité d’officier de police judiciaire (OPJ) aux sous-officiers de police, le porte-parole a laissé entendre que ceux-ci exercent en toute illégalité la fonction de police judiciaire au sein des différents commissariats de sécurité publique parce qu’ils sont sollicités à longueur de journée pour placer les personnes interpellées lors des différentes opérations. Et de noter que pour accorder une couverture juridique à ces agents, il faut obligatoirement leur accorder le statut d’OPJ aux sous-officiers de police.

A propos de la dotation complète de tous les policiers en arme individuelle et en tenue, le conférencier a déclaré que chaque année plus de 800 millions de F CFA sont débloqués pour cela. Selon lui, malgré cette somme, des policiers continuent de payer les tenues.

Nomination des officiers de police dans les postes de commandement

En plus de ces points, la Coordination des syndicats de la police nationale exige aussi la nominations des officiers de police dans les postes de commandements, la modification de la décision n°2019-0602/DGPN-DPFM du 4 mars 2019 portant organisation et déroulement du concours professionnel (quotas et critères), la mise à la disposition des unités de police de Bamako pour emploi des éléments de la section musique comme convenu, le dédommagement des policiers victimes des événements de Kidal, l’adoption d’un arrêté portant organisation des concours professionnel, l’application correcte de l’article 134 du Statut de la police nationale pour prendre en compte le cas des éléments de Nara, Tombouctou, Gao et Ménaka, la relecture du décret n°08-351/PRM du 26 juillet 2008 fixant le taux et les modalités d’octroi des primes allouées aux fonctionnaires de la police nationale, la modification de l’article 10 du décret n°2018-077/P-RM du 15 mars 2018 fixant les modalités d’application du Statut des fonctionnaires de police (limite d’âge au concours professionnel).Pour la non-satisfaction de ces doléances, les syndicats organisent deux sit-in, respectivement le 18 mars devant la Direction générale de la police nationale et le 19 mars devant le ministère de la Sécurité et de la Protection civile.

Notons que la Coordination des syndicats de la police nationale se réserve le droit de prendre d’autres mesures correctives après lesdits sit-in si ses revendications citées plus haut ne sont pas satisfaites.

Boubacar Païtao

SourceAujourd`hui Mali

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