Le président français demande à ses homologues des pays membres du G5 Sahel de « clarifier leur position » par rapport à la présence militaire française au Sahel. Les chefs d’Etat des cinq pays devraient donc répondre le 16 décembre prochain à cet appel d’Emmanuel Macron. Ce sera à Pau en France à la faveur d’une rencontre qui devrait permettre de « réclamer un appui plus clair face à la montée d’un sentiment anti-français au Sahel ».
Le déploiement de la force Barkhane au Sahel va-t-il être revu ? La réponse c’est donc à l’issue de cette rencontre. Mais en attendant, le président français a déclaré qu’il faut, « à très court terme, revoir le cadre et les conditions politiques de l’intervention française au Sahel avec les cinq pays membres du G5 Sahel ».
Emmanuel Macron a également dénoncé ce qu’il appelle « des ambiguïtés à l’égard des mouvements antifrançais ». « Je ne peux, ni veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit, alors que l’ambiguïté persiste à l’égard des mouvements antifrançais, parfois portés par des responsables politiques », a martelé le président français.
A Pau, d’où étaient originaires plusieurs soldats français tués au Mali le 25 novembre dernier, les débats s’annoncent houleux entre Macron et ses homologues des pays du G5. Il s’agit du Mali, du Niger, du Burkina, de la Mauritanie et du Tchad. Dans ces pays, notamment au Mali et au Burkina Faso, plusieurs manifestations ont eu lieu pour dénoncer, selon les manifestants, « le double jeu de la France » dans le Sahel.
Le chef de l’État français dit donc vouloir « mettre les points sur les « i » avec ses homologues africains sur les conditions de l’engagement militaire de la France dans le Sahel ». Cet appel du président français intervient au lendemain de l’annonce de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine d’accorder 100 millions de dollars à trois pays membres : Mali, le Burkina et le Niger, dans la lutter contre le terrorisme au Sahel.
En attendant, la convocation à cette rencontre à Pau continue de susciter des débats au sein de l’opinion.
« Il faut que Emmanuel Macron revoit son interprétation et clarifie plutôt la politique française au Sahel », estiment certains politologues. Selon eux, « il n’existe pas un sentiment antifrançais, mais une révolte contre la politique d’intervention des forces françaises dans la lutte contre le terrorisme ».
Source : Studio Tamani